Aux Arcs-sur-Argens, ils parcourent 1.300 km à vélo pour aider les victimes d’AVC

Ils arrivent ce week-end aux Arcs-sur-Argens, après avoir parcouru à vélo les 1 300 kilomètres qui les séparent de Bergues, dans le Nord. Un périple de onze jours à travers la France pour sensibiliser le public aux accidents vasculaires cérébraux (AVC).

À l’origine de cette initiative sportive: Alain Debruyne, membre de longue date du Cyclo club tourisme de Bergues. Il a voulu agir après que sa fille, Dorothée Villiart, aujourd’hui âgée de 45 ans, a été victime d’un AVC il y a un an et demi. Un drame personnel qui prend un écho particulier aux Arcs, où vit son frère.

L’objectif est clair: rappeler que les AVC peuvent frapper à tout âge. Et qu’un manque d’information sur les signes précurseurs peut avoir des conséquences graves, parfois fatales.

Une hémiplégie totale gauche

"Ça s’est passé sur mon lieu de travail, se remémore-t-elle. Je suis secrétaire médicale dans un cabinet de neuf chirurgiens dans la région de Bordeaux. Un matin, je me suis sentie extrêmement fatiguée. Au début, cela ne m’a pas inquiété vu que je fais énormément de kilomètres pour me rendre sur mon lieu de travail. C’est une heure trente le matin et autant le soir. Puis, j’ai ressenti des maux de tête, je ne me sentais vraiment pas en forme." Et de poursuivre: "Hormis la fatigue et le mal de tête, j’ai eu, peu de temps avant le déclenchement de l’AVC, une faiblesse du membre supérieur gauche, une impossibilité de taper correctement à l’ordinateur puis, en dernier lieu, une perte de la parole soudaine."

Lorsqu’elle comprend que ces signes sont très graves, elle cherche à courir... et tombe par terre. À partir de ce moment-là, plus rien n’est contrôlable. Son corps la lâche. Elle souffre d’une hémiplégie totale gauche.

Cette maman de trois enfants subira dix jours de réanimation, six mois de rééducation et six autres mois d’hospitalisation en service ambulatoire. Une période éprouvante ponctuée de séances de kiné intenses tous les jours, de douleurs atroces, d’orthophonie et d’ergothérapie.

Si la quadragénaire a pu récupérer sa jambe gauche aidée d’une canne, sa main gauche est encore inopérante. Heureusement, Dorothée a pu compter sur le soutien indéfectible de sa famille.

"Je voudrais dire à tous qu’il faut écouter son corps, ne pas attendre car après la vie peut basculer à tout instant, et c’est très dur psychologiquement. Je suis très touchée de la démarche de mon papa, qui a été très affecté, et ses amis cyclistes, je les remercie du fond du cœur. Il faut garder espoir", conclut Dorothée.

Pour suivre le parcours des sportifs, suivre la page Facebook: Défi sportif Bergues/Arcs sur Argens à vélo. Par ailleurs, une cagnotte Leetchi a été ouverte. Tous les dons seront reversés à la Clinique Les Grands Chênes où a séjourné Dorothée. Sur Leetchi: Défi sportif cyclo bergues/Les Arc-sur-Argens 1 300 km.

Un mal sournois

Toutes les 4 minutes, en France, une personne est victime d’un accident vasculaire cérébral. On compte 150 000 AVC par an, pour 40 000 décès.

Un AVC est provoqué par un arrêt brutal de la circulation sanguine à l’intérieur du cerveau. 57 % des victimes sont des femmes, 15 % ont moins de 50 ans et l’âge moyen est de 73 ans.

L’AVC est la première cause de handicap chez l’adulte et la deuxième cause de démence après Alzheimer.

Quelles sont les signes pour le reconnaître? Déformation de la bouche (sourire non symétrique), faiblesse musculaire et paralysie motrice (impossibilité de bouger une partie du corps), trouble du langage et de l’articulation (n’arrive plus à s’exprimer et à articuler). Mais aussi troubles de la vision (perte de la vision d’un œil ou des deux yeux, vision en double), perte de l’équilibre, mal de tête (apparition brutale et intense).

Quels sont les facteurs de risque? Le tabagisme, l’alcool, le manque d’activité physique, une alimentation déséquilibrée mais aussi l’hypertension artérielle, les dyslipidémies (cholestérol et triglycérides élevés), le diabète, certaines pathologies cardiaques, le stress et la dépression.