Chikungunya : l'épidémie confirme sa baisse à la Réunion, de nombreux cas importés en France métropolitaine

Après plusieurs semaines d'une épidémie particulièrement intense, le nombre de cas de chikungunya continue de chuter à la Réunion. Plus de 50 000 cas ont été déclarés sur l'île depuis le début de l'année. Depuis fin avril, une baisse des indicateurs de l'épidémie est observée, notamment à l'hôpital, même si l'activité reste "importante" d'après le dernier bilan de Santé publique France publié le 21 mai.
Au total, 2 750 passages aux urgences, dont 391 hospitalisations, ont été recensés depuis le début de l'épidémie en janvier. Les personnes hospitalisées avaient presque toutes un "facteur de risque de formes sévères" d'après Santé publique France, comme du diabète, une insuffisance rénale chronique, une obésité ou encore une grossesse. L'âge est aussi un facteur de risque majeur, puisque les plus de 65 ans et les nourrissons de moins de 6 mois représentent la majorité des hospitalisations et des cas graves. L'épidémie de chikungunya a provoqué le décès de 12 personnes : toutes avaient plus de 70 ans et des comorbidités.
Même si l'épidémie de chikungunya diminue à la Réunion, Santé publique France avertissait récemment que "la pression d'importation est très forte dans l'hexagone depuis plusieurs semaines et ne devrait pas se calmer avant plusieurs semaines. La période actuelle en France hexagonale est considérée comme la période à risque de transmission locale".
En raison de l'épidémie à la Réunion, de nombreux cas de chikungunya ont justement été importés dans l'Hexagone. Depuis le début de l'année, plus de 950 cas ont été déclarés, contre seulement une trentaine en 2024 ou en 2023. Rien qu'entre le 1er et le 20 mai, 225 cas importés ont été signalés en métropole.
Comment se protéger du chikungunya ?Il existe un vaccin contre le chikungunya. Mais alors qu'une campagne de vaccination contre le chikungunya avait été lancée début avril à la Réunion, elle a été stoppée à peine un mois plus tard pour une partie de la population. Les autorités sanitaires ont pris cette décision le 26 avril à la suite d'"effets indésirables graves" survenus chez trois personnes âgées de plus de 80 ans après avoir été vaccinées. L'une d'entre elles est décédée. Les autorités sanitaires ont donc retiré "de la cible vaccinale les personnes de 65 ans et plus présentant ou non des comorbidités", et ce "sans délai". Les 18-64 ans qui présentent des comorbidités peuvent eux toujours se faire vacciner.
En dehors de la vaccination, le seul moyen de se protéger de la maladie est d'éviter de se faire piquer par les moustiques grâce aux répulsifs, aux moustiquaires et en portant des vêtements longs et amples. Il est recommandé de surveiller une éventuelle apparition de symptômes (fièvre, douleurs articulaires et musculaires, nausées et vomissements, fatigue, douleur aux yeux, boutons rouges sur la peau...) aux personnes qui habitent, se rendent ou reviennent de la Réunion.
Les personnes fragiles doivent être particulièrement vigilantes, notamment celles qui souffrent de maladies chroniques, mais aussi les femmes enceintes et les personnes immunodéprimées, et désormais les plus de 65 ans, chez qui la vaccination n'est pas recommandée. La maladie peut en effet être grave chez ces personnes. Il n'existe aujourd'hui pas de traitement spécifique contre le chikungunya. Les seuls traitements disponibles sont symptomatiques, notamment le paracétamol. Une partie de la population est déjà immunisée contre le chikungunya suite à la dernière épidémie en 2005-2006, qui avait touché environ 260 000 personnes. Depuis le début de l'année 2025, près de 50 000 cas ont été confirmés à la Réunion.
L'Internaute