Comment les urgences du centre hospitalier d'Hyères s’adaptent après l'incendie

Alors que le service d’accueil des urgences du centre hospitalier général d’Hyères s’apprête, comme chaque été, à affronter le rush estival, avec des effectifs en tension, il panse, aujourd’hui, ses plaies.
Douze jours après le sinistre du lundi 2 juin, peu avant 19h, qui s’est déclaré dans un des box des urgences, au cours duquel quatre personnes (deux soignants, un sapeur-pompier et un patient) ont été intoxiquées, les équipes sont plus que jamais mobilisées pour continuer d’assurer la prise en charge des patients.
Malgré "cette épreuve qu’elles ont vécue", précise le directeur du centre hospitalier intercommunal de Toulon- La Seyne (CHITS), Yann Le Bras, celui-ci souligne " leur réaction admirable. Ils ont eu les premiers réflexes qui ont été déterminants pour à la fois sauver des vies et contenir le sinistre".
Il salue aussi la mobilisation des sapeurs-pompiers et de réservistes militaires. Il est conscient, avec Sylvain Baty, nouveau directeur délégué de l’hôpital d’Hyères, et le Dr Jean-Denis Firoloni, président de la commission médicale d’établissement, que le pire a été évité.
20% de la capacité de prise en charge impactée"Cela a touché la capacité de prise en charge du service à hauteur de 20%. Cela est notable mais cela aurait pu être plus important en touchant d’autres services de l’hôpital et de la radiologie", souligne Yann Le Bras.
"À l’heure actuelle, nous avons trois box de prise en charge de patients détruits, et deux zones de stationnement brancard qui sont inutilisables, précise Jean-Denis Firoloni. On essaie de les remplacer par des modifications que nous avons faites dans les urgences. Les services techniques ont tiré des fluides, des alimentations électriques et du réseau pour que dans les zones où nous n’avons habituellement que des brancards, nous puissions installer de l’air, de l’oxygène et des moniteurs de surveillance".
"En dehors du fait qu’on n’a pas d’intimité et que ce n’est pas une unité fermée, nous avons la fonctionnalité d’un box", précise le Dr Jean-Denis Firoloni.
Des zones temporaires pour fonctionner en mode normalEn attendant le lancement du chantier de la partie sinistrée, où des expertises doivent encore être réalisées, tout a été mis en œuvre pour permettre au service de fonctionner "en mode normal et non en mode dégradé".
Certes, "avec un schéma organisationnel différent", précise le nouveau directeur délégué, mais l’hôpital (1) fonctionne normalement (bloc opératoire, maternité...). Aucun autre service n’a été touché et aucune activité n’a été déprogrammée".
Mais les conditions d’accueil et de prise en charge dans ces zones créées après le sinistre ne sont pas toujours appréciées des patients et leurs proches.
"Tout est sécurisé au plan technique et humain""Il faut bien comprendre que c’est temporaire, et c’est une absolue nécessité si on veut pouvoir fonctionner normalement sans avoir à détourner les flux et envoyer tout le monde sur l’hôpital Sainte-Musse à Toulon", rassure le Dr Firoloni. Les zones temporaires "sont sécurisées sur le plan technique et humain. Cela préserve l’accès aux soins d’urgence de la population du bassin", précise le directeur Yann Le Bras. Quant à la zone sinistrée qui permettait un passage jusqu’à la radiologie, elle a été "isolée et calfeutrée", précise Sylvain Baty.
"Les équipes, qui ont été marquées et éprouvées par cet incident, s’adaptent à cette nouvelle configuration. En parallèle, avec les équipes techniques, nous faisons tout pour leur permettre de retrouver le fonctionnement initial ainsi qu’aux patients. C’est une histoire de quelques semaines", espère Yann Le Bras.
1. 800 professionnels, 420 lits et places, 90médecins.
Var-Matin