Trump et la prise de Tylenol: «On met la vie des femmes et des fœtus en danger!»

Le président de l’Ordre des pharmaciens du Québec, Jean-François Desgagné, s’est montré «extrêmement préoccupé» et inquiet par l’annonce de Donald Trump lundi qui déconseillait vivement aux femmes enceintes de prendre de l’acétaminophène.
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«N’en prenez pas», a lancé le président américain à la Maison-Blanche sous prétexte qu’il existerait un lien entre l’acétaminophène, soit les Tylenol, un antalgique largement utilisé et recommandé, et «un risque très accru d’autisme» chez les nouveau-nés.
«C’est extrêmement préoccupant», a martelé M. Desgagné au micro de Mario Dumont à QUB radio et télé, diffusé simultanément sur les ondes du 99,5 FM Montréal mardi.
Le président de l’Ordre des pharmaciens du Québec rappelle qu’«au moment où on se parle», il n’existe aucune preuve scientifique crédible qui démontre une corrélation entre l’autisme chez l’enfant et la consommation d’acétaminophène pendant la grossesse.
«L’homme le plus puissant de la planète a fait plusieurs raccourcis scientifiques, a-t-il affirmé. Comme professionnel de la santé, je suis très consterné de ça et je pense qu’on met la vie des femmes en danger et la vie des fœtus en danger.»
Les sociétés savantes qui font la revue des études mondiales, telle la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada, ne recommandent «d’aucune façon» d’éviter l’acétaminophène pendant la grossesse ou la petite enfance, a-t-il rappelé.
«Ne pas traiter la fièvre chez une femme enceinte, ça l’expose à des problèmes, a expliqué Jean-François Desgagné, mentionnant notamment des malformations cardiaques ou des fausses couches. Ce sont des choses sérieuses.»
Quel que soit le patient, le président assure que les professionnels du milieu «utilisent toujours le bon médicament au bon moment pour la plus courte période possible».
«En plus de 30 ans de pratique, je n’ai jamais [vu] de situation où on donnait des médicaments pour rien, où on conservait des traitements qui étaient inutiles.»
Chez la femme enceinte, la prise de médicaments peut être «parcimonieuse» et «contrôlée», afin qu’il n’y ait pas de risques pour le fœtus ou elle-même.
«On porte deux fois plus attention parce qu’on traite à la fois la femme et, par conséquent, le petit bébé qui est dans son corps», a certifié Jean-François Desgagné.
Si vous avez des questions sur le sujet, le président de l’Ordre des pharmaciens du Québec conseille d’en discuter avec votre professionnel de santé.
Pour regarder l’entrevue, cliquez sur la vidéo ci-dessus.
LE Journal de Montreal