Comment Starmer parvient-il à équilibrer l’État guerrier et l’État providence ?

Clement Attlee était le Premier ministre travailliste à qui l'on attribue la création de l'État-providence.
Lundi, dans un chantier naval de Glasgow,Sir Keir Starmer s'est présenté comme un Premier ministre travailliste qui veut être crédité d'avoir transformé le Royaume-Uni en un État prêt à la guerre, alors qu'il évoquait la nécessité pour le Royaume-Uni d'être préparé à l'éventualité d'une guerre lors du lancement de la Revue de défense stratégique de son gouvernement.
La rhétorique ne pourrait être plus claire : la Grande-Bretagne est sur un pied de guerre.
Les forces armées du Royaume-Uni doivent se préparer au combat dans les années à venir. Le Royaume-Uni est confronté à une menace plus grave et plus immédiate qu'à tout autre moment depuis la guerre froide, et « chaque citoyen doit jouer son rôle ».
Actualités politiques : la Grande-Bretagne doit être « prête au combat »
Le Premier ministre a promis de mettre en œuvre les recommandations du plan stratégique de défense sur 10 ans, qui sera publié dans son intégralité lundi après-midi.
Mais il a refusé d'expliquer quand il entendait consacrer 3 % du PIB à la défense, l'engagement nécessaire pour mettre en œuvre les recommandations de la Revue stratégique de défense.
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Le Premier ministre colle des pansements sur les plaies
Son refus affaiblit son argumentation. D'un côté, le Premier ministre insiste sur le fait qu'il n'y a pas de plus grande nécessité que la protection des citoyens, tandis que, de l'autre, il affirme que sa capacité à consacrer 3 % des dépenses de défense est « soumise aux conditions économiques et budgétaires ».
Il s’agit d’un Premier ministre qui a promis de mettre fin à la « politique du pansement », qui a promis de prendre des décisions difficiles dans l’intérêt du pays.
L’une de ces décisions difficiles pourrait bien être de décider, si nécessaire, de réduire d’autres budgets afin de trouver les 3 % nécessaires aux dépenses de défense.
Au lieu de cela, le Premier ministre colle des pansements sur les blessures.
Après que les électeurs se soient déchaînés contre le parti travailliste lors des élections locales , le gouvernement Starmer a annoncé qu'il allait réexaminer la réduction de l'allocation de carburant d'hiver pour les retraités .
On s'attend également à ce que Sir Keir envisage de lever le plafond des prestations sociales pour les enfants de deux ans . Refuser cette levée était l'un de ses choix difficiles avant les élections, mais il semble désormais accommodant.
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Quels choix Starmer est-il prêt à faire ?
C'est pourquoi je lui ai demandé lundi quels étaient ses choix en tant que Premier ministre. Son choix portera-t-il sur un financement adéquat de la défense, ou sur l'annulation des réductions de carburant hivernales, ou sur la levée du plafond des allocations familiales pour deux enfants ?
S’il doit être le Premier ministre qui crée l’État de guerre, peut-il également offrir ce que les électeurs et ses propres députés veulent en matière d’État-providence ?
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Pour atteindre l'objectif de 3 %, Sir Keir devrait trouver 13 milliards de livres sterling supplémentaires. C'est difficile à trouver, et d'autant plus difficile que le gouvernement revient sur des décisions difficiles en matière de coupes budgétaires.
Pour l'instant, le Premier ministre refuse de répondre à la question des choix qu'il pourrait faire. Mais s'il est vraiment lucide quant à la menace sécuritaire et aux conditions requises pour que le Royaume-Uni soit prêt à la guerre, c'est une question à laquelle il devra répondre.
Sky News