Naples, que faites-vous avec Haaland ? Conte prévoit de le limiter.

Dans chaque journée de football, il y a un homme qui n'a besoin que de 68 minutes pour embrasser le vent et célébrer, tandis qu'autour de lui règne une pointe de déception. Et il n'y a (presque) aucun match où le maître des buts, alias Erling Haaland, ne parvienne pas à remplir sa mission désormais routinière : se faire plaisir, faire plaisir à City et à l'Etihad, bien sûr. Mais à chaque fois que Naples joue, qu'il affronte des joueurs phénoménaux ou non, il y a une nouvelle idée pour contrer ses adversaires, et ce n'est probablement pas une coïncidence – probablement pas – si en 38 matchs la saison dernière, Conte a réussi à faire de Meret le gardien le moins battu des cinq grands championnats européens : 27 buts encaissés en 38 matchs ; inutile de s'attarder sur la moyenne.
Le danger, avec Haaland, vient de loin (en plein champ, comme nous l'a rappelé le derby avec United) ou même de très près, à seize mètres près, d'en bas, car le Norvégien sait utiliser ses pieds, ou d'en haut : ce n'est pas, ce ne peut pas être exclusivement une question de centimètres, même si la taille de 1,95 mètre du bison de Guardiola a son poids, et en tout cas pour éviter de trop le faire souffrir, Conte s'est doté d'une défense de géants et, ayant perdu Rrahmani (1,92), il peut cependant se contenter de Buongiorno (1,90), de Beukema (1,88) sans même se plaindre du soutien que Di Lorenzo (1,83) et Olivera (1,84) apporteront. Mais ce n'est pas seulement une question physique, cruciale sur coups de pied arrêtés : la « cage », ou ce qu'il faut, commence au milieu du terrain, dans le dispositif, dans l'espacement entre les lignes, avec le pressing élevé et la densité que Beukema semble prédire : « Nous avons beaucoup travaillé là-dessus depuis les deux stages. Nous avons bien joué à Florence, mais nous devons encore progresser. Buongiorno et moi avons beaucoup discuté, et nous l'avons encore fait ces jours-ci à l'entraînement. Un autre match difficile nous attend, cette fois-ci pour nos débuts en Ligue des champions contre Manchester City, et nous voulons montrer notre force. Nous devrons être très prudents, mais je suis confiant que nous ferons une bonne performance. »
Ce sera donc à la défense à quatre de déstabiliser City, sans lui laisser d'espace, en restant vigilants sur les côtés et autoritaires au milieu, dans les inévitables situations qui surviennent à chaque corner ou coup franc, mais aussi dans les duels individuels que Haaland ne craint pas, comme le montre son palmarès : 129 buts en 150 matchs avec City, 284 en 350 matchs, en comptant ses précédents, et, pour exagérer, 48 en 45 matchs avec la sélection. Nul besoin de recommandations à Beukema et Buongiorno, qui se trouveront à proximité et finiront par l'affronter ; il suffit de relire les statistiques, qu'ils mémorisent désormais, comme les instructions de Conte, qui dirige chaque mouvement avec la minutie de quelqu'un qui flaire systématiquement le danger, a fortiori dans cette circonstance.
La Gazzetta dello Sport