Rénovations en suspens ! Le gouvernement Petro insiste sur la consultation populaire face au blocage législatif et à la menace d’un revers judiciaire pour la réforme des retraites.

Bogotá, DC – L'administration du président Gustavo Petro a redoublé d'efforts pour recourir à la consultation populaire comme mécanisme pour débloquer ses ambitieuses réformes sociales, en soumettant une nouvelle proposition au Congrès le 20 mai 2025 ou aux alentours. Cette stratégie émerge dans un contexte de forte opposition législative, de crainte d'un revers judiciaire pour la réforme des retraites déjà approuvée et d'allégations persistantes de corruption qui obscurcissent la mise en œuvre de ses initiatives.

Face à la stagnation de plusieurs de ses réformes clés au Congrès, le gouvernement colombien, représenté par les ministres de l'Intérieur, du Travail et de la Santé, a présenté une nouvelle proposition de référendum. Cette fois, le texte comprend 16 questions (quatre de plus que la version précédente, avec un nouvel accent sur le système de santé) qui visent à soumettre au vote du public des aspects clés des réformes du travail, des retraites et de la santé.
Détails des réformes proposées via consultation
L’intention du gouvernement est claire : utiliser les mécanismes de participation directe prévus par la Constitution pour promouvoir un programme de changements structurels qui n’a pas réussi à obtenir un consensus au sein du Parlement. Selon les ministres, ces questions reflètent « les luttes historiques du mouvement ouvrier » et répondent à des « réalités émergentes ». Les principaux points à discuter comprennent :
Réforme du travail :
Établissez une journée de 8 heures (entre 6h00 et 18h00).
Augmenter les majorations pour les heures de nuit à 75 % et pour le travail le dimanche et les jours fériés à 100 %.
Faire du contrat à durée indéterminée la règle générale dans les relations de travail.
Interdire l’externalisation du travail par le biais de contrats syndicaux.
Formaliser les secteurs historiquement précaires tels que le travail domestique, artistique et sportif.
Exiger des entreprises qu’elles embauchent un nombre minimum de personnes handicapées.
Transformer le contrat d’apprentissage en une relation de travail formelle, notamment pour les jeunes du SENA.
Créer un régime de travail spécial pour les agriculteurs.
Réforme de la santé :
Garantir l’achat et la production publics de médicaments essentiels.
Transformer les Entités de Promotion de la Santé (EPS) en gestionnaires de la santé, plutôt qu’en intermédiaires financiers.
Établir un modèle préventif de soins de santé primaires.
Assurer des conditions de travail décentes aux travailleurs du secteur de la santé.
Réforme des retraites :
Créer un fonds pour financer un bon de pension rural pour ceux qui n’ont pas accès au système contributif.
L’insistance sur un référendum est une tactique du gouvernement Petro pour tenter de contourner l’opposition au Congrès et d’obtenir une légitimité directe auprès du public. Mais ce chemin n’est pas sans difficultés : un seuil minimum de participation et une majorité de réponses sont requis pour que la consultation soit contraignante, et même dans ce cas, les questions approuvées doivent ensuite être transformées en loi par le Congrès.
Un climat politique et judiciaire défavorable
Cet engagement renouvelé en faveur d’un référendum intervient à un moment de tension politique et judiciaire accrue pour l’administration Petro :
Réforme des retraites en jeu : Le parti au pouvoir craint avec raison que la réforme des retraites, déjà approuvée par le Congrès et qui doit entrer en vigueur le 1er juillet, soit déclarée inconstitutionnelle par la Cour constitutionnelle. Certaines sources suggèrent que le vote de la Cour pourrait être de 5 à 4 contre la réforme.
Allégations de corruption : L’atmosphère est également tendue par de graves allégations de corruption entourant l’approbation des réformes au Congrès. Des pots-de-vin présumés d'un montant total de 4 milliards de pesos colombiens sont en cours d'enquête, qui auraient été versés à des membres influents du Congrès tels qu'Iván Name (président du Sénat) et Andrés Calle (président de la Chambre des représentants) pour assurer l'avancement des initiatives gouvernementales.
Menace d'une « grève nationale » : le président Petro lui-même a même évoqué la possibilité d'appeler à une « grève nationale » si ses réformes n'étaient pas approuvées par le Congrès, une mesure extrême qui pourrait polariser davantage le pays et accroître l'instabilité.
Cette situation complexe, qui combine une confrontation avec le pouvoir législatif, l’incertitude entourant des décisions judiciaires cruciales, de graves allégations de corruption et la menace de troubles sociaux, crée un scénario à haut risque pour la gouvernabilité et la stabilité institutionnelle de la Colombie.
Le gouvernement propose de limiter la journée de travail à huit heures… avec une majoration de 75 % pour les heures de nuit. Il propose également que le travail effectué le dimanche et les jours fériés soit rémunéré avec une majoration de 100 %.
Dans un autre développement, le président Petro a également proposé que le Saint-Siège devienne un nouveau lieu de négociations de paix avec le groupe de guérilla ELN, dans le cadre de sa politique de « Paix totale », bien qu'il ait fortement critiqué les actions récentes du groupe insurgé. Cette initiative de paix pourrait chercher à créer un contrepoids positif aux difficultés internes.
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La Verdad Yucatán