Les symptômes de la ménopause peuvent être un signe précoce de démence

Les bouffées de chaleur, l’insomnie, l’anxiété et le brouillard cérébral sont des symptômes courants de la ménopause, mais pourraient-ils également signaler un risque de démence ? Les dernières recherches du Dr Zahinoor Ismail indiquent que l’intensité de ces symptômes peut être liée à la santé ultérieure du cerveau. Selon les scientifiques, il s’agit d’un signe d’avertissement important qui ne doit pas être ignoré.
La ménopause est une étape naturelle dans la vie d’une femme qui commence généralement à la fin de la quarantaine ou au début de la cinquantaine. C'est quand elle n'a pas ses règles pendant 12 mois. Cependant, avant que cela n’arrive, le corps traverse une phase de transition : la périménopause. C’est à ce moment-là que des symptômes tels que des bouffées de chaleur, des sueurs nocturnes, des troubles du sommeil, une sécheresse vaginale et un brouillard cérébral commencent à apparaître. Ces symptômes peuvent persister pendant la période postménopausique.
De nouvelles recherches montrent que les symptômes de la ménopause sont bien plus qu’un simple désagrément temporaire. Des scientifiques canadiens dirigés par le Dr Zahinoor Ismaila ont analysé les données de 896 femmes ménopausées dans le cadre du projet CAN-PROTECT. Nous avons étudié si le nombre et le type de symptômes ressentis pendant la ménopause pouvaient être liés à des changements ultérieurs dans la pensée et le comportement.
Les résultats ont été surprenants. Au total, 74,3 % des participantes ont signalé des symptômes de périménopause, soit une moyenne de quatre par personne. Les effets secondaires les plus courants étaient les bouffées de chaleur (88 %) et les sueurs nocturnes (70 %).
- La gravité des symptômes pendant la période périménopausique était associée à des changements cognitifs et comportementaux plus importants plus tard dans la vie - soulignent les auteurs de l'étude.
L’une des hormones clés de la ménopause est l’œstrogène. Il n’est pas seulement responsable des fonctions reproductives, mais soutient également la fonction cérébrale, entre autres. protège la mémoire, soutient les connexions neuronales et régule l'humeur. Lorsque ses niveaux diminuent, le cerveau peut être plus sensible aux changements neurodégénératifs.
Des études ont montré que les femmes suivant un traitement hormonal à base d’œstrogènes présentaient moins de changements comportementaux que celles qui ne suivaient pas ce traitement. Cela pourrait suggérer que l’œstrogène a un effet protecteur sur le cerveau, même si, comme le soulignent les auteurs, des recherches supplémentaires sont nécessaires pour confirmer ce lien.
Des changements cognitifs et comportementaux, tels que des problèmes de mémoire, de la confusion ou un retrait social, peuvent être les premiers signes de démence. C’est pourquoi il est si important de ne pas ignorer les symptômes de la ménopause, surtout lorsqu’ils sont nombreux et durent longtemps.
- Notre recherche met en évidence un lien clé : le fait de ressentir de multiples symptômes périménopausiques peut être associé à des changements cognitifs et comportementaux qui sont des marqueurs précoces du risque de démence - concluent les chercheurs.
Le projet CAN-PROTECT continue de recruter des participants pour élargir les connaissances sur le lien entre la ménopause et la santé du cerveau. Bien que les recherches actuelles ne prouvent pas de relation causale, elles constituent une étape importante vers une meilleure reconnaissance des risques et la mise en place d’interventions précoces.
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