La loi foncière « ne fera pas bouger les choses » en matière de valeur foncière, affirme Hugo Santos Ferreira
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Le président de l'Association portugaise des promoteurs et investisseurs immobiliers admet que le secteur n'est pas du tout préoccupé par l'approbation de la loi qui sera débattue ce mercredi. « Cette mesure ne fera aucune différence, il en manque d’autres, comme Simplex et la réduction de la TVA », a-t-il déclaré dans des déclarations à JE.
Le secteur immobilier minimise les accusations selon lesquelles il ne veut pas voir la loi foncière approuvée car ce scénario pourrait conduire à une baisse des prix des logements. « Ne vous inquiétez pas, hérauts de la vérité, car la loi foncière, malheureusement, ne fera pas avancer les choses toute seule », a déclaré Hugo Santos Ferreira, président de l’Association portugaise des promoteurs et investisseurs immobiliers (APPII), au Jornal Económico (JE), le jour où la mesure est débattue par la Commission de l’économie, des travaux publics et du logement.
Le leader des promoteurs rappelle que la loi foncière fait partie d'un ensemble de mesures du programme « Build Portugal », qu'il considère comme positives, mais qui, à son avis, ne sont pas suffisantes et n'auront pas un grand impact ou effet.
« Le ministre du Logement et des Infrastructures l’a dit, la loi foncière n’est pas une solution miracle », dit-il, ajoutant que le secteur immobilier n’est pas du tout préoccupé par la loi foncière.
« Bien au contraire, nous voulons qu’il soit approuvé et nous avons fait de gros efforts pour qu’il soit approuvé », souligne-t-il, soulignant que le problème du logement ne sera pas résolu par la loi foncière.
« Ce n’est pas la mesure qui fera la différence, il en manque d’autres, comme le Simplex, la réduction de la TVA sur la construction ou sa déductibilité », souligne Hugo Santos Ferreira.
Les modifications proposées au décret-loi 117/2024, du 30 décembre, qui modifie le Cadre juridique des instruments de gestion territoriale (RJIGT) et permet la reclassification des terres rustiques en terres urbaines pour la construction de maisons, auraient dû être votées mercredi dernier, mais ont été reportées à la demande de Chega.
Le parti dirigé par André Ventura a justifié sa décision par la nécessité de disposer de plus de temps pour analyser les propositions des autres partis. La demande ayant été formulée à titre potestatif, le report a finalement été confirmé et le vote a été programmé pour aujourd'hui.
Entrée en vigueur le 29 janvier, la loi foncière devait être votée ce mercredi avec des propositions d'amendements du PS, du PSD, du Chega, de l'IL, du BE et du Livre.
Dans un premier temps, les sociaux-démocrates avaient proposé de modifier l'article 199, en affirmant que les règles relatives aux zones urbanisables ou à l'urbanisation planifiée étaient « suspendues », et étaient « automatiquement » supprimées.
Toutefois, ils soutiennent désormais que la suspension ne s'applique pas aux zones ayant acquis des caractéristiques de terrain urbain, ou avec des travaux d'urbanisation en cours et des paramètres urbains dans une demande d'information préalable.
Les socialistes souhaitent que le concept de logements « à valeur modérée », proposé par le gouvernement, soit remplacé par des logements sociaux, pour « des logements locatifs abordables » ou « à coûts contrôlés », ainsi que l'élimination de la possibilité de construire des maisons destinées à loger les ouvriers agricoles en dehors des zones urbaines existantes.
Par ailleurs, le Parti socialiste souhaite que les zones de Réserve écologique nationale (REN) comprennent « un deuxième niveau de vérification » qui, dans le respect de « la volonté ultime des autorités locales », s'effectue sur des terrains qui ne sont pas exclusivement publics, selon un avis non contraignant des Commissions régionales de coordination et de développement (CCDR).
De son côté, Chega souhaite que le reclassement des terres sur la base d'un avis technique soit « issu d'une entité indépendante de la municipalité », tandis que le Bloc propose que « le reclassement des terres urbaines » ne puisse « porter sur des terres situées dans des zones sensibles, dans le REN ou dans la Réserve nationale agricole (RAN).
L'Initiative libérale, par contre, met sur la table que « les municipalités peuvent déterminer la reclassification en terrain urbain, par une modification simplifiée du plan directeur municipal, chaque fois que la finalité est le logement ou connexe », à condition que cela corresponde à 700/1 000 de la surface totale de construction hors sol soit destinée au logement », et que la mention des maisons de « valeur modérée » soit supprimée.
Enfin, Livre entend que la reclassification en terrain urbain inclue la démonstration de « l’indisponibilité de terrain urbain dans la zone urbaine existante » et que la construction de logements ne soit pas autorisée dans toutes les zones du Système National de Zones Classées.
jornaleconomico