Uncommon Ground de Patrick Galbraith : Tout ce qui ne va pas avec le droit d'errer

Par CHRISTOPHER HART
Publié | Mis à jour
Uncommon Ground est maintenant disponible à la librairie Mail
Right to Roam est un groupe de pression véhément qui exige un accès beaucoup plus large à la campagne pour « les citoyens ordinaires de Grande-Bretagne ».
Cette revendication repose sur un récit bien particulier : à un moment donné, de riches aristocrates ont volé la terre au peuple et nous ont exclus. Nous devons la récupérer. C'est une question de justice sociale.
Est-ce que tout cela a du sens, se demande Patrick Galbraith ? Quel effet cela aurait-il sur nos précieuses campagnes assiégées si le droit de vagabonder triomphait ?
Après tout, l'un de leurs chefs de file a récemment tweeté pour demander que « le peuple » soit autorisé à se promener librement le long des champs. Cela a provoqué un tollé.
Les lisières des champs comptent parmi les habitats fauniques les plus précieux, où nichent nos oiseaux les plus rares.
Mais ce qui fait d'Uncommon Ground une lecture si superbe, c'est la généreuse impartialité de Galbraith, sa curiosité sans fin et ses recherches énergiques parmi toutes sortes de personnes, y compris les Right to Roamers eux-mêmes.
Ils aiment se déguiser en danseurs Morris ou en esprits des bois, se maquiller, jouer du ukulélé et chanter des chansons folkloriques. Il apprécie leur excentricité, mais désespère de leur ignorance.
Il est faux de dire que nous sommes exclus. Nous bénéficions de droits de passage exceptionnels sur une distance de 225 000 kilomètres à travers l'Angleterre et le Pays de Galles.
Certains défenseurs du libre accès, quant à eux, se montrent carrément destructeurs. Ils détruisent les pièges à corbeaux, alors que le contrôle des populations de corvidés est crucial pour la conservation des oiseaux. Un vieux garde-chasse du Devon raconte à Galbraith l'histoire d'un militant qui a démoli de nombreuses clôtures en guise de protestation.
Pourtant, ce n'est pas un propriétaire terrien cupide qui l'a érigé, mais Natural England. « C'était pour empêcher les moutons de pénétrer dans les bois anciens. »
D'autres problèmes créés par un « accès humain » négligent ou égoïste incluent les vététistes écossais qui perturbent les zones de reproduction des grands tétras et les jet-skieurs qui terrorisent les oiseaux hivernants sur la côte.
Il apprécie néanmoins sa baignade sauvage avec un groupe d'intrus dans un réservoir appartenant à United Utilities. Galbraith ne défend jamais, avec un esprit puritain, comme certains écologistes militants, l'idée que ses semblables devraient être exclus de certaines zones rurales pour protéger la faune. Au contraire, il souhaite un engagement bien plus fort entre l'homme et la nature.
Dans sa quête incessante d'un portrait véritablement 3D et multiforme de notre pays, il se promène avec les randonneurs naturistes britanniques dans un bois de jacinthes des bois, vêtu de manière appropriée (c'est-à-dire des bottes et des chaussettes, rien de plus).
C'est un groupe aimable, inoffensif et amoureux de la nature, mais qui manque plutôt de membres féminins, note-t-il.
Il rencontre le comte de Leicester, fier propriétaire de Holkham Hall dans le Norfolk, le genre d'aristocrate que les Roamers méprisent. Pourtant, un bon cinquième de ses 10 000 hectares est une réserve naturelle superbement gérée. Des sentiers pédestres publics sillonnent les 8 000 hectares restants, et Holkham accueille également régulièrement un Parkrun de 5 km, auquel le comte participe !
Voilà le genre d'aristo qui nous plaît. Surtout lorsqu'il confie à Galbraith, tout en roulant une cigarette, que cela lui procure « un immense plaisir de battre les fermiers du domaine qui ont la moitié de son âge ».
Grands espaces : Avons-nous tous droit à la campagne ?
L'idée que « c'est eux » qui sont à blâmer – c'est-à-dire les riches propriétaires terriens et les aristos – est une simplification excessive et désespérée. « Les propriétaires terriens et les agriculteurs ne sont pas la cause, mais ils pourraient faire partie de la solution. »
En fin de compte, le problème n'est pas le manque d'accès, mais plutôt le manque de compréhension. Des millions de personnes se rendent chaque année au bord de la mer, souligne-t-il, mais combien savent qu'il existe deux espèces différentes de phoques au Royaume-Uni ? Si seulement plus de gens pratiquaient des activités à la campagne.
Nos campagnes évoluent rapidement. La solution pourrait-elle être bénéfique pour tous ? Avec de l'engagement et de l'imagination, oui, affirme Galbraith.
Daily Mail