Des hommes accusés d'un complot extrémiste présumé ont transféré de l'argent pour acheter des armes et du matériel militaire, selon la GRC.

Une enquête de la GRC sur les dossiers financiers et l'utilisation du courrier des hommes accusés d'avoir mis sur pied une milice antigouvernementale suggère qu'ils ont reçu et dépensé près d'un demi-million de dollars sur une période de deux ans et demi, utilisant une grande partie de cette somme pour acheter des armes et du matériel militaire.
La question de la provenance de l’argent se pose également, avec l’hypothèse d’une implication financière de tiers.
En juillet, la GRC a arrêté quatre Québécois, tous liés à l'armée, accusés d'avoir planifié un complot violent à motivation idéologique « visant à prendre possession de force de terres dans la région de Québec ».
En plus des accusations liées aux armes, trois d'entre eux — Marc-Aurèle Chabot, 24 ans, Simon Angers-Audet, 24 ans, et Raphaël Lagacé, 25 ans — ont été accusés de l'infraction grave de facilitation d'une activité terroriste.
Tous les trois se sont vu refuser la libération sous caution et ont opté pour un procès devant jury.
Le quatrième, Matthew Forbes, 33 ans, fait face à des accusations incluant la possession d'armes à feu, d'engins et d'explosifs interdits et la possession d'objets contrôlés.
Il a été libéré sous caution sous des conditions strictes.
Suivez l'argentSelon les documents judiciaires, les quatre hommes ont été étroitement surveillés avant leur arrestation, notamment en ce qui concerne leurs dossiers financiers et l'envoi et la réception fréquents de colis.
La GRC allègue qu'entre le 8 janvier 2020 et le 23 juin 2023, les quatre hommes ont effectué ensemble des transactions totalisant 483 741,12 $ — certaines entre eux et d'autres pour diverses entreprises d'armes et d'équipement militaire au Canada.
La GRC cite un rapport de l'agence de renseignement financier du Canada qui a examiné les finances des accusés.
Dans le cas de Lagacé, le Centre d’analyse des opérations et déclarations financières du Canada note que « le montant et le volume des transactions sont disproportionnés par rapport à la situation financière apparente et à l’emploi de Lagacé ».
Il était peintre en bâtiment à l'époque.
Le rapport indique également que « Lagacé est soupçonné d'être le bénéficiaire de tiers, par exemple en recevant des fonds puis en les transférant à d'autres ».
Les documents ne font état d’aucune enquête visant à déterminer qui pourraient être ces tiers.
Les détails se trouvent dans ce qu'on appelle les demandes d'information à obtenir (ITO), déposées par la police afin d'obtenir l'autorisation d'un juge pour des mandats de perquisition.
CBC/Radio-Canada et d’autres médias se sont battus pour que les documents soient rendus publics.
cbc.ca