L'UE critique l'Espagne pour avoir imposé les non-résidents sur les revenus fonciers théoriques

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L'UE critique l'Espagne pour avoir imposé les non-résidents sur les revenus fonciers théoriques

L'UE critique l'Espagne pour avoir imposé les non-résidents sur les revenus fonciers théoriques

La Commission européenne a ouvert une procédure formelle contre l'Espagne, critiquant la manière dont le Trésor public taxe les propriétaires immobiliers non-résidents, signe de ce qui pourrait arriver avec la controversée taxe foncière de 100 pour cent proposée pour les acheteurs non-UE.

La Commission européenne a déclaré qu'il était « discriminatoire » pour l'Espagne de taxer les étrangers non-résidents sur la valeur de leurs maisons espagnoles, même s'ils ne gagnent pas de revenus en les louant.

Selon Bruxelles, la règle fiscale des non-résidents viole les principes fondamentaux de l'Union européenne, notamment la libre circulation des travailleurs et des capitaux.

La Commission a exigé que les autorités espagnoles modifient leur impôt sur le revenu des non-résidents (IRNR), notamment en ce qui concerne les revenus immobiliers.

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La loi espagnole stipule que les résidents non fiscaux doivent payer un impôt pouvant atteindre 2 % de la valeur cadastrale de leurs logements espagnols, même s'ils en tirent des revenus locatifs.

Ces 2 pour cent de la valeur cadastrale seraient de 1,1 pour cent si la valeur cadastrale avait été révisée au cours des 10 dernières années.

Le Trésor espagnol se contente de prélever un impôt sur les revenus théoriques des non-résidents, même s'ils ne gagnent pas d'argent en louant leur résidence secondaire sans l'utiliser.

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Toutefois, cette règle concerne également les résidents espagnols possédant une résidence secondaire en Espagne. Par exemple, un résident fiscal espagnol ayant sa résidence habituelle à Barcelone mais une résidence secondaire à Malaga devra payer l'impôt susmentionné sur cette dernière, même s'il n'en tire aucun profit alors qu'il ne l'utilise pas.

C'est pourquoi certains commentateurs espagnols affirment que cet impôt n'est absolument pas préjudiciable aux non-résidents fiscaux. Il s'agit peut-être d'un impôt injuste pour tous, mais pas discriminatoire à l'égard des non-résidents ou des étrangers en soi.

La raison pour laquelle Bruxelles peut considérer comme discriminatoire pour les non-résidents possédant une résidence secondaire en Espagne est peut-être le fait que ces personnes paient probablement tout impôt sur le revenu provenant de la location de l'un des biens qu'ils possèdent dans leur propre pays de résidence fiscale.

Il y a aussi le fait que dans la plupart des cas, leur maison espagnole sera leur résidence habituelle pendant les périodes qu'ils passeront en Espagne, et dans de nombreux cas, leur seule et unique propriété espagnole.

L'UE estime que l'impôt sur les revenus théoriques des non-résidents d'Hacienda est incompatible avec le traité sur le fonctionnement de l'Union européenne (TFUE) et l'accord sur l'Espace économique européen (EEE). Plus précisément, la Commission invoque les articles 45 et 63 du TFUE, qui garantissent la libre circulation des travailleurs et des capitaux.

Il cite également les articles 28 et 40 de l’accord EEE, qui prévoient des garanties similaires pour les pays de l’espace économique élargi qui ne font pas partie de l’UE, comme la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein.

Ils soutiennent que cette taxe pourrait décourager les citoyens non européens d’investir ou de s’installer temporairement en Espagne et crée un obstacle à la liberté de circulation.

La Commission a exhorté les autorités espagnoles à corriger la situation dans un délai maximum de deux mois. Si l'UE estime que cette réponse ne résout pas le problème, elle pourrait envisager d'engager une nouvelle procédure devant la Cour de justice de l'Union européenne.

INTERVIEW : « La taxe espagnole de 100 % sur les acheteurs étrangers finira devant les tribunaux de l'UE »

Quoi qu'il arrive, cela indique certainement ce qui pourrait arriver aux projets du gouvernement espagnol d'introduire une taxe foncière de 100 % sur les acheteurs de maisons résidant en dehors de l'UE, une mesure proposée pour aider à atténuer la crise actuelle du logement.

La « supertaxe » proposée par le Parti socialiste au pouvoir en Espagne a été officiellement présentée au Congrès en mai. Le texte confirmait que la taxe de 100 % s'appliquerait à la base imposable ou à la valeur du bien lui-même, et non à la taxe sur les mutations immobilières. Cela aurait pour effet de doubler le prix du bien pour ces acheteurs.

VÉRIFICATION DES FAITS : Oui, la taxe de 100 % en Espagne double le prix de l'immobilier

Le document précise qu'il s'agira d'un « impôt complémentaire d'État sur le transfert de biens immobiliers aux non-résidents de l'Union européenne ».

Cela suggère que c'est la résidence dans l'UE qui détermine cette taxe foncière supplémentaire, plutôt que la citoyenneté européenne. Étonnamment, si un citoyen espagnol résidant au Royaume-Uni souhaitait acheter une maison de vacances en Espagne, il serait soumis à cette taxe de 100 %.

Quoi qu'il en soit, cette taxe foncière de 100 pour cent, qui fera la une des journaux, devrait être approuvée par le Parlement espagnol, où le PSOE de Sánchez est en position affaiblie, et il y a de fortes chances que Bruxelles ait une fois de plus le dernier mot.

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