Bob, chapeau de paille ou casquette ? Ce que votre couvre-chef révèle de votre style (et de votre lieu de vacances)

Quand le mercure s’emballe, le style peut vaciller. Heureusement, le couvre-chef veille. De Minorque à Miami, en passant par la Grèce ou la Corse, il protège des UV, balise les identités estivales et trahit souvent nos intentions profondes. Analyse textile et existentielle.
Il y a ceux qui, dès les premiers rayons, sortent leur casquette comme on dégainerait une carte de visite. Ceux pour qui l’été ne commence pas tant que le bob n’est pas lavé à la main. Et ceux qui, sous leur chapeau de paille, revendiquent une élégance en toutes circonstances.
Trois écoles, trois philosophies du soleil. Et pas mal de révélations sur nos façons d’habiter nos vacances.
La casquette : bouclier anti-UV (et parfois anti-regard)Elle fédère, elle dédramatise et reste l’arme fatale de celles et ceux qui refusent de vieillir sous le soleil. Gabrielle, 32 ans, consultante en communication, dégaine sa casquette à chaque exposition, que ce soit à la plage ou dans des grandes villes européennes. « Je déteste avoir la tête au soleil. Ce n’est pas un plaisir pour moi. Et je ne veux pas vieillir. » Quitte à sacrifier toute cohérence stylistique. « Je n’ai aucun style l’été dit-elle, on dirait que c’est la première fois que je m’habille. Avec mon appareil photo, ma casquette, mes lunettes et ma banane, j’adopte vraiment le look cliché des touristes ». La lucidité aussi, parfois, est un accessoire.
Julien, 34 ans, commercial, y voit au contraire un marqueur de style. « C’est le grand retour de la casquette baseball et trucker ! », s’enthousiasme-t-il. Pour lui, c’est simple : elle remplace le bonnet dès que les températures montent. Elle protège ses yeux (et son crâne rasé), et s’impose comme l’emblème d’un vestiaire estival cool.
La casquette l’accompagne partout en voyage. Chez lui, c’est un état d’esprit totalement lié à une saison. « Toute occasion est bonne pour porter une casquette, pas qu’en vacances, mais je l’associe principalement au mood des beaux jours ». Ses étés se divisent en deux temps : la plage et la campagne, souvent en France ou en Europe.
Le bob : pour ceux qui savent que le vrai style, c’est de ne pas en avoirDerrière son air mollement potache, le bob est devenu l’uniforme de ceux qui fuient le paraître... sans renoncer au fond à une certaine esthétique de la désinvolture étudiée.
Édouard, 44 ans, agent immobilier, jure par le sien, bleu marine, délavé à point, « glissé dans une poche, lavé à la main, sec en deux heures ». Ses vacances préférées ? Minorque, crique planquée, potes, lecture et barbecue. « Mon bob incarne mon côté détendu quand je relâche la pression en été. Je le mets sans savoir où je finirai la journée, je n’aime pas les programmes trop rigides. » Pas de story Instagram en vue, mais un SPF 50 bien appliqué et une fillette de 4 ans qui a voulu le même bob que papa.
Même logique du pratique pour Carole, 60 ans, restauratrice de tableaux, dont le bob rose à paille et larges bords fait l’objet de railleries rituelles. « Je pense qu’ils n’arrivent pas à comprendre sa beauté intrinsèque », dit-elle avec un humour pince-sans-rire. Pragmatique, elle alterne visites, plage et restaurants, sans chercher à briller et assume pleinement cet état d’esprit farniente dans des destinations ensoleillées. Cet été ? Peut-être la Grèce avec ses filles, qui ne manqueront pas de se moquer de son bob préféré.
Le chapeau de paille : entre tradition, élégance et protectionIci, pas d’ambiguïté : on vise le style, le vrai, celui qu’on soigne avec méthode et conviction. Cécile, 32 ans, juriste, en a fait son emblème. Elle aime le look rétro chill et le fait savoir jusque dans son chapeau de paille qu’elle a porté pendant de nombreuses vacances et même à son mariage (thème : Dolce Vita). Mais il n’est pas que joli, il est pratique : « Je n’aime pas la crème solaire qui colle sur le visage donc je me protège avec mon chapeau ». Jeune maman, elle vient de troquer son fidèle couvre-chef pour une capeline anti-UV : « Je l’ai choisie pour protéger la tête de mon bébé quand je le porte. Je peux changer les rubans de couleur ». Un accessoire qui doit être fonctionnel et esthétique.
Chez Carine, 42 ans, attachée de presse, le chapeau de paille est presque un héritage. « Ma mère m’en a toujours mis un sur la tête. » Résultat : elle continue aujourd’hui de le porter avec assiduité. « Je suis migraineuse, je crains le soleil, j’ai une peau sujette aux taches… ». Cet accessoire coche toutes les cases selon elle. « Il laisse passer l’air, est très léger sur la tête et c’est de loin le plus confortable des chapeaux. » Là encore, il allie efficacité, style et protection.
« Il représente pour moi l’élégance à l’italienne et s’il y a bien un moment de l’année où j’aime soigner mon look, c’est l’été ! Je n’ai rien envie de laisser au hasard, ce qui reflète un peu ma personnalité toujours dans le contrôle. » Elle compte emporter son accessoire fétiche dans sa valise pour Miami cet été.
En conclusion...À chacun son couvre-chef, à chacun son manifeste. Le bob est l’allié des flâneurs, la casquette celui des esprits pragmatiques, le chapeau de paille celui des élégants consciencieux. Tous racontent une vision de l’été et des vacances, entre abandon, contrôle et souvenirs d’enfance. Et si l’accessoire ne fait pas tout, il réussit quand même à dire « je suis en vacances » plus vite qu’un message d’absence.
lefigaro