Handball: comment Saint-Raphaël est allé chercher la 5e place synonyme d’Europe

L’année dernière, le Saint-Raphaël Var handball bouclait sa saison, 9e, dans le ventre mou de la Starligue. Ce samedi soir, face à l’USAM (31-27), les Varois achevaient en trombe une saison à la 5e place, en candidats à l’Europe. "On avait monté un projet sur trois ans, rappelle l’ailier droit Martial Caïs. Ce match concrétise le travail."
Les Raphaëlois ont fait fi de toute pression et de toute émotion liées au contexte de la rencontre. "Je ne pense pas que beaucoup de joueurs de l’équipe aient eu dans leur carrière quelque chose à jouer lors de la dernière journée de championnat. On voulait l’aborder avec une énergie débordante, lâche le capitaine Johannes Marescot. Se servir de l’émotion pour être deux fois plus costaud..."
Une démonstration collectiveSe sublimer face aux candidats directs. C’est devenu la spécialité des Raphaëlois. Et que ce soit face à Toulouse (4e), un point devant, ou Nîmes (6e), adversaire du soir, les Varois ont signé un 4/4 contre ces deux formations. "On a joué à notre niveau, résume le demi-centre Sergio Pérez. On a des joueurs avec beaucoup de qualités. C’est nous, tout simplement, c’est Saint-Raph."
Cette année, les hommes de Benjamin Braux ont franchi un cap, collectivement, sans être dépendant d’une individualité. "La force collective a été notre credo tout au long de la saison, pointe le pivot. On a jonglé entre des blessures, les absents…. On a quand même réussi à faire le taf. Je pense au match d’Aix où il nous manquait beaucoup de joueurs, des cadres, et on arrive à gagner là-bas. Ce soir (samedi), il nous a manqué Andreas (Lang, blessé à la cheville), Chema (Marquez), que l’on n’a pas eu de la saison. On voit que cela porte ses fruits." Pendant cette rencontre, Saint-Raphaël n’a été non-Européen que pendant 45 secondes.
L’heure de la maturitéLa panique aurait pu envahir les rangs. La réussite au tir aurait pu s’enrayer irrémédiablement. Les exclusions temporaires auraient pu apparaître. Que nenni. "Cela prouve que l’équipe grandit, justifie le capitaine, ému. Il faut que l’on continue à prendre en maturité et dans le jeu. Je suis fier des mecs, de l’équipe, et vivement l’année prochaine."
Un visage qui laisse présager de belles choses. Au bon souvenir des anciens du club, venus pour les adieux de Raphaël Caucheteux (lire par ailleurs). "J’ai vu une équipe avec des jeunes. Beaucoup d’envie défensive, ce qui est bien. De la fraîcheur en attaque, commente l’Espagnol Dani Sarmiento, demi-centre de 2016 à 2022. La coupe d’Europe est une compétition dure et exigeante mais l’équipe a la base pour continuer à travailler et faire de belles choses."
À quand cette "wild card" pour la C2?Les têtes ont dû faire mal hier matin tellement la fête a dû être belle. Mais il manquait quelque chose dans les célébrations: un petit drapeau européen. La faute à cette "wild card" pour l’EHF European league (C2) qui se fait désirer. "Ce n’est pas officiel, mais on est prêts. Il n’y a pas de raison, rassure le président Pascal Bacchi. On a les budgets, la jauge, tout ce qu’il faut." Limoges, dans le même cas la saison dernière, avait dû prendre son mal en patience jusqu’au 9 juillet 2024, alors qu’il avait terminé sa saison le 31 mai...
Billet pour le tour de qualification? Accession directe en phase de poules du tour préliminaire ? Réponse (si tout se passe bien) au cours de ce mois de juin.
Var-Matin