« Je ne me gargarise pas parce qu'on a gagné » : Laurent Bonadei après la victoire des Bleues contre la Suisse

« Comment analysez-vous cette victoire (4-0) à l'issue de cette semaine forcément particulière ?C'était une semaine comme toutes les autres où on prépare nos matches de la meilleure des façons possibles avec beaucoup de sérieux, de professionnalisme, beaucoup d'humilité. Les joueuses ont réellement bien travaillé cette semaine et la victoire est la concrétisation de leur investissement, de leur engagement et de leur écoute aussi. Elles ont respecté à la lettre ce que je leur ai demandé.
Qu'est-ce qui vous a plu particulièrement ?J'ai aimé l'état d'esprit, l'humilité. Chaque joueuse s'est mise au service du collectif avec une entame de match rythmée où il fallait très vite faire la différence face à cette équipe de Suisse qui a des capacités en contre-attaque. L'engagement, aussi. Quand on mène assez rapidement, on peut tomber dans un faux match, où ça ronronne. Au contraire, elles ont essayé de continuer d'offrir du spectacle à ce magnifique public nancéien qui a donné de la voix et qui nous a beaucoup encouragés. La qualité du terrain était excellente, cela aide beaucoup à produire du jeu de qualité.
«Je sais que je suis dans un projet, j'ai une certaine vision de cette évolution de cette équipe de France »
Quand on voit l'équipe adhérer à ce que vous voulez, ça doit vous faire plaisir...L'adhésion, c'est du travail. Depuis le mois d'octobre-novembre, on travaille sur ce projet de jeu. Ce (vendredi) soir, la soirée est parfaite car on n'encaisse pas de but, on en marque quatre. On touche deux fois les montants. On approche les 800 passes, avec un taux de possession de 71 %, ce que je leur avais demandé. Surtout, dans la seconde période, on a réussi à avoir la possession dans leur camp, ce qui était important pour pouvoir s'approcher de la surface de réparation et se créer des situations.
Est-ce que cette victoire valide les choix forts que vous avez faits récemment ?Il ne faut pas s'enflammer, déjà. Quand on est sélectionneur, on fait des choix, ce n'est pas facile. Je ne me gargarise pas parce qu'on a gagné en me disant que j'ai eu raison de faire ces choix. Je ne sais pas si j'ai raison ou si j'ai tort. Je sais que je suis dans un projet, j'ai une certaine vision de cette évolution de cette équipe de France. Ce (vendredi) soir, on a gagné, on va avoir un match difficile en Islande (mardi, 18 heures). Il va falloir encore aborder ce match avec beaucoup de sérieux. »
L'Équipe