Rugby : les joueuses du Stade français demandent la démission d’un dirigeant après des propos homophobes et sexistes

Par Le Nouvel Obs avec AFP
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Les joueuses du Stade français lors d’un match, le 1er février 2022. COUDERT/SPORTSVISION/SIPA
Les joueuses du Stade français ont appelé jeudi 22 mai à la démission du directeur sportif de la section féminine du club, visé par des accusations de propos lesbophobes et sexistes contre plusieurs joueuses et une dirigeante, après des révélations de Mediapart.
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« Ces paroles (…) ne sont pas de simples dérapages : elles participent à un système de domination et d’exclusion », dénonce le communiqué des joueuses publié sur les réseaux sociaux, qui appelle à la « démission immédiate du directeur sportif de toutes ses fonctions au sein du Stade français » et critiquent « l’inaction et les tentatives de dissimulation » du bureau de l’association.
Les témoignages, qui proviennent de différentes joueuses mais aussi de Laura, ancienne joueuse de 27 ans et directrice bénévole de l’équipe féminine, font état d’insultes homophobes, dénigrant la sexualité des joueuses.
« Incompréhension totale face au manque de soutien »Après avoir subi ce qu’elle dit être une « nouvelle humiliation » à l’automne dernier, Laura a déposé plainte dans un commissariat, et a réalisé un signalement auprès de la Fédération Française de Rugby (FFR) en décembre.
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La FFR a confirmé à l’AFP avoir reçu ce signalement sur sa plateforme dédiée et que le conseil de discipline du rugby français a été saisi. Le Stade français a indiqué samedi dernier avoir adressé un blâme au directeur sportif, à l’issue d’une enquête interne, et déclaré « de nouveau et sans retenue, tout notre soutien à la victime de ces faits ».
Suspendu de ses fonctions auprès de l’équipe féminine depuis début janvier et la conclusion de l’enquête interne, le directeur sportif a cependant conservé le reste de ses prérogatives au sein de l’association sportive du club parisien.
« Nous avons pris connaissance de la sanction - un blâme - par l’intermédiaire d’un communiqué intervenu plus de cinq mois après la dénonciation des faits », regrettent les joueuses. « Nous sommes dans l’incompréhension totale face au manque de soutien de la part du bureau de l’association. Aucune communication, ni réunion d’information n’ont été faites sur le sujet », dénonce le communiqué des Pink Rockets, l’équipe féminine du Stade français.
Par Le Nouvel Obs avec AFP
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