Un barrage à exploser… et une histoire à écrire pour le RCT face à Castres

La phase finale. Dix mois que la bande à Mignoni attend ça… et avouez que vous aussi! Le retour des (vrais) beaux et longs jours, le soleil qui n’en finit plus de taper, ça y est, on y est!
"J’ai senti le groupe à la fois excité, déterminé et concentré. On a envie d’en découdre. C’est le moment. On sait qu’il y aura peut-être un match après, ou peut-être rien du tout. Il n’y a pas à s’économiser, pas à réfléchir", livre l’entraîneur.
Un sentiment confirmé par les leaders du vestiaire, à commencer par le talonneur Teddy Baubigny: "On sent, tous, une émulation collective. La phase finale, on en parle, on a tous hâte d’y être. Chaque joueur est au RCT pour jouer ce genre de match." Et au demi de mêlée Baptiste Serin de détailler: "Il y a beaucoup d’excitation. On attend ces moments depuis des mois. On est là où on voulait être. Maintenant, comme on dit: “Il n’y a plus qu’à"! Chaque match est éliminatoire, alors à nous de ne pas reproduire ce qu’il s’est passé la saison dernière. »
L’épineux souvenir rochelaisJustement. Sur la rade, personne n’a oublié "ce qu’il s’est passé" il y a 364 jours. Au terme d’un barrage raté, Toulon, alors quatrième de la phase régulière, voyait La Rochelle l’envoyer en vacances bien plus tôt que prévu. Pierre Mignoni reprend: "Pour être clair et précis, on avait loupé notre match. Peut-être même qu’on avait eu peur de ce barrage. C’est un mot qui est un peu dur, mais quand je dis “peur", c’est dans le sens "mauvaise émotion". C’est le moment de montrer nos progrès. Mais la peur de gagner, c’est une chose qui existe. Il ne faut plus la ressentir. Il faut que les joueurs, et notamment les leaders, passent devant. Qu’ils prennent tous leurs responsabilités, qu’ils tentent. Mais sans faire n’importe quoi. Ce n’est pas jouer pour jouer. Il faut trouver un équilibre. Je suis impatient de voir comment on va se comporter. »
"On s’est préparé pour revivre ces émotions-là"Ce barrage, les Toulonnais l’ont "gardé toute la saison en tête", dixit Pierre Mignoni. Pour mieux le digérer? Pour mieux appréhender le futur? Toujours est-il qu’à quelques heures d’un nouveau match couperet à Mayol (ce soir à 21h05 face à Castres), les coéquipiers de Baptiste Serin ne l’ont pas réellement abordé entre eux. Investis d’une mission, tous savent ce qu’ils ont à faire. "On s’est préparé tout au long de l’année pour revivre ces émotions-là", confie Mignoni.
Pour vaincre les démons de La Rochelle et prouver qu’il a grandi, le RCT devra se montrer "froid et précis, comme le décrit Teddy Baubigny. Surtout face à une équipe comme Castres, qui fait mouche à chaque fois qu’elle en a l’occasion. À nous, les leaders, de prendre nos responsabilités. Par nos paroles et nos actes, pour être les meilleurs possible et mener tout le monde avec nous." "Sans oublier de jouer, nous aussi, notre jeu", appuie Baptiste Serin.
Contre le CO, Toulon fera face à une équipe ayant, depuis plusieurs saisons maintenant, pleinement évolué. Fini de réduire les Tarnais à de besogneux démolisseurs. Aujourd’hui, ils déplacent le ballon. Avec audace… et beaucoup de justesse. Pierre Mignoni se charge de les présenter: "Ils ont à la fois un pack dominant mais aussi des trois-quarts très puissants qui savent jouer au ballon. C’est une équipe très homogène, qui a des atouts partout sur le terrain. Et c’est pour ça qu’ils sont aussi réguliers."
Une fiche d’identité complétée par Baptiste Serin: "Castres, c’est de la férocité devant, avec des gros porteurs de balle qui les mettent dans l’avancée. Ils ont gardé cet ADN très combatif et rugueux. Et, depuis, ils ont apporté beaucoup de fluidité avec des mecs qui jouent vraiment, vraiment bien au ballon. Ils sont très complets et réalistes. Ce sera une belle bataille."
"Quand tu as des joueurs qui veulent écrire une histoire…"À l’issue de ce combat, Toulon n’espère qu’une seule chose: lever les bras au ciel. Une première (et ô combien importante) étape sera franchie. Alors oui, il restera encore 14 jours avant la finale du Top 14. Mais, à ce moment précis, la bande à Mignoni n’aura jamais été aussi sûre de sa force.
"Ces matches-là, pour les gagner, il faut les vivre, les perdre, les remporter aussi pour connaître ce sentiment. Cette équipe a besoin d’écrire son histoire. C’est le bon moment, argumente le coach. Pas celle de 2014 ou 2015. Celle-là, elle est finie. Celle de 2025, non! Et ça, ça change tout. Quand tu as des joueurs qui veulent vraiment écrire une histoire, ça t’ouvre le chemin." Alors Toulonnais, à vos stylos!
Var-Matin