Un bras de fer à deux contre un ce week-end sur la piste du 82e Grand Prix de Monaco

Plus que jamais, c’est l’heure de régler votre montre en or puisque ce monument du sport automobile accueille pour la première fois de sa longue et riche histoire un sponsor titre en haut de l’affiche.
Au quatrième top, il sera exactement... l’heure de négocier un virage unique en son genre. Le huitième de la saison 2025 estampillée F1 qui en compte pas moins de 24. Celui du Tag Heuer Grand Prix de Monaco.
Bienvenue entre ciel et mer où les étoiles de la piste vont encore tutoyer la limite sur un fil et sans filet. La valse à trois temps on ne peut plus traditionnelle de cette 82e édition enchaînée en apnée, juste après Imola, juste avant Barcelone, se profile droit devant: tours de chauffe ce vendredi, chasse à la sacro-sainte pole ce samedi, bataille du rail ce dimanche.
Piastri en favori?Et maintenant? Bien malin qui peut prédire l’issue de l’imminent combat de rue. Seule quasi-certitude: on se dirige vers un nouveau bras de fer à deux contre un. Depuis l’ouverture des hostilités, le 16 mars dernier, de l’autre côté du globe, en Australie, McLaren et Red Bull, les actuelles forces dominantes, se partagent le gâteau, ne laissant que de minuscules miettes à Mercedes (3 podiums) et Ferrari (1 victoire en course sprint + 1 podium).
Détenteur du titre suprême des constructeurs annoncé grandissime favori en début de saison, le team de Woking, dont l’empreinte majuscule figure en quinze exemplaires sur les tablettes monégasques, tient la corde pour l’instant. Mais ce n’est pas Lando Norris, l’enfant de la maison, qui mène la danse comme l’imaginait le big boss, Zak Brown.
En l’espace de deux mois, Oscar Piastri vient d’enquiller trois pole positions et quatre triomphes. De quoi subtiliser d’une main ferme les commandes du championnat au voisin de garage incapable d’enfoncer le clou après son départ canon. Et ainsi faire figure de très sérieux prétendant à la couronne.
Dimanche dernier, sur le tracé "old school" du GP d’Émilie-Romagne, le jeune phénomène australien avait l’horizon dégagé à l’instant de l’extinction des feux. Une belle opportunité de prendre le large en alignant un quatrième succès d’affilée, pensait-on... Fausse route! Surpris par un Verstappen impérial au premier freinage, puis victime de la stratégie de son équipe ayant raccourci le relais initial, il a fini un tantinet frustré sur la petite marche de la "boîte" (3e).
Autant dire que sa réaction sera scrutée de près ce week-end. Comment va-t-il digérer la pilule? Battu de justesse par un Charles Leclerc enfin maître chez lui il y a douze mois, Oscar Piastri reconduira-t-il McLaren au sommet du Rocher 17 ans après le dernier jour de gloire monégasque en date signé Lewis Hamilton (2008)?
Nul doute que l’inconstant Norris, revenu à 13 longueurs, se verrait bien endosser le rôle. Pour cela, sur le vertigineux toboggan monégasque ne pardonnant pas le moindre écart, mieux vaudrait éviter de raturer encore sa copie. Une sale habitude qui coûte cher, mine de rien...
L’ogre du camp Red Bull, lui, a banni le mot "faute" de son vocabulaire depuis belle lurette. Ceux qui pronostiquent la fin de règne de la tête couronnée puissance 4 en 2025 vont devoir s’armer de patience. Sans assurance de rafler la mise. Car dès que possible, le "Numéro 1" ne se gêne pas pour tirer la quintessence d’une RB21 tout aussi complexe à exploiter que sa devancière. En attestent les récentes démonstrations magistrales de Suzuka et Imola.
Vainqueur ici en 2021 et 2023, Max Verstappen semble préférer les années impaires en Principauté. Jamais deux sans trois?
Comme d’habitude, il faudra d’abord, et surtout, négocier au mieux le tournant prépondérant des qualifications, ce samedi après-midi. De 16 à 17, l’heure de vérité vaudra son pesant d’or.
Réglez vos montres et faites vos jeux!
Nice Matin