Fleur Godart, à vue de nez
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Fleur Godart, c’est d’abord un nez. En l’écoutant, on a le sentiment que ses souvenirs surgissent d’une boîte à épices, classés par ambiances olfactives et familles d’odeurs. Cette ex-agente de vignerons a passé près de vingt ans à dénicher les pépites du vignoble européen pour les faire connaître aux restaurateurs parisiens, avec ses quilles brinquebalantes dans son sac à dos. Victime de la crise du vin, elle a dû jeter l’éponge de ce métier adoré il y a quelques mois, la mort dans l’âme. «A 17 ans, je vendais les poulets de mon père sur un marché de Vincennes, et mon voisin de stand, le vigneron Philippe Massereau, m’a fait goûter son vin. J’ai eu un choc esthétique extrême», raconte-t-elle, mimant le geste comme si elle tournait le liquide dans un verre.
Au nez, justement, une explosion aromatique, «un mille-feuille infini : on y trouvait des vieilles roses, du magnolia, du jasmin, des fruits confits, de la mangue, de l’ananas, des épices, et quelque chose de presque oriental… Mais aussi de la fraîcheur, comme l’eau d’une rivière, ou du foin coupé. Soudain, j’étais chez moi. Dans un
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