Un nouveau concurrent de la SNCF arrive, une bonne nouvelle pour votre porte-monnaie ?

Le principal concurrent de la SNCF continue son implantation sur le sol français. Depuis dimanche 15 juin, si vous souhaitez faire un trajet en train entre Paris et Marseille, une nouvelle option s’offre à vous : la Frecciarossa, ou la “flèche rouge”, en français, le train à grande vitesse de la compagnie italienne Trenitalia.
Principal concurrent de SNCF Voyageurs depuis la libéralisation des lignes à grande vitesse en France fin 2020, la compagnie italienne va proposer quatre allers-retours quotidiens entre la capitale françaises et Marseille. Les trains marqueront des arrêts en gare de Lyon-Saint-Exupéry, Avignon-TGV, Aix-en-Provence-TGV et Marseille Saint-Charles. "Pour notre positionnement stratégique, l'axe sud de la France est très important", a expliqué le PDG de Trenitalia France, Marco Caposciutti, lors d'une conférence de presse début juin.
Après le lancement fin 2021 de la liaison entre Paris, Lyon, Turin et Milan, c’est le deuxième service hexagonal lancé par la compagnie italienne.
Une bonne nouvelle pour le porte-monnaie des usagers ?L'objectif est de remplir les trains à 50%-60% entre Paris et Marseille, soit un million de voyageurs, la première année. En plus de cette ouverture, Trenitalia a prévu d'ajouter dès dimanche un sixième aller-retour quotidien entre Paris et Lyon. Les trains Frecciarossa, reconnaissables à leur livrée rouge, assurent enfin un service deux fois par jour entre Paris et Milan. Les billets pour le Paris-Marseille ont été mis en vente à partir de 27 euros, légèrement au-dessus du prix d'appel proposé par SNCF Voyageurs en TGV Inoui (25 euros).
Les prix divergent cependant : un Paris-Marseille le vendredi 25 juillet coûte minimum 61,90 euros (la plupart des billets dépassant les 100 euros) sur un TGV Ouigo, contre 49 euros chez Trenitalia (et aucun train à plus de 100 euros), a noté l’Agence France-Presse.
Avec Ouigo, SNCF Voyageurs propose des Paris-Marseille dès 16 euros. Trenitalia, comme tous les nouveaux exploitants lançant un service en France, bénéficie pour les trois premières années de ristournes sur les péages ferroviaires, proposées par le gestionnaire SNCF Réseau. À part Trenitalia, l'espagnole Renfe est l'autre grande compagnie européenne à avoir tenté de conquérir le marché français grâce à deux lignes ouvertes en 2023 : Madrid-Marseille et Barcelone-Lyon.
Est-ce vraiment une bonne nouvelle pour les usagers sur le long terme ? "Seuls les usagers de cette ligne vont y gagner. Les autres lignes, sur lesquelles il n’y a pas de concurrence, ne verront pas leurs prix baisser. Au contraire, leurs prix pourraient augmenter, car la SNCF, qui gagnera moins d’argent sur la ligne concernée par la concurrence, va être obligée de compenser ailleurs", a expliqué au micro de RMC François Deletraz, président de la Fédération nationale des associations des transports (FNAUT).
"Ce qui risque de se passer dans les mois à venir, c’est ce qu’on a déjà vu sur d’autres lignes, comme Paris-Nice ou Paris-Toulouse avec EasyJet et Air France. Au début, il y avait une guerre des prix, mais aujourd’hui, les tarifs sont quasiment les mêmes. Des tests ont été faits. À terme, on peut s’attendre à la même chose dans le ferroviaire : Trenitalia coûtera aussi cher que le TGV", poursuit François Deletraz.
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