Encore trop long pour une ambulance à plusieurs endroits au Québec

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Encore trop long pour une ambulance à plusieurs endroits au Québec

Encore trop long pour une ambulance à plusieurs endroits au Québec

Près de la moitié de la population du Québec n’a toujours pas accès à un service de premiers répondants et dans les municipalités mal desservies, l’ambulance arrive souvent dans un délai déraisonnable, ce qui augmente le risque de décès.

C’est l’un des constats du plus récent rapport du Vérificateur général (VG) du Québec, rendu public jeudi. L’an dernier, Le Journal avait publié une série de reportages illustrant cette réalité, partout au Québec.

«Un peu plus des deux tiers des municipalités du Québec ne bénéficient pas d’un service de premiers répondants, ce qui représente près de la moitié de la population. Pour ces municipalités, 45% des transports ambulanciers liés à un appel très urgent ont pris plus de 10 minutes pour arriver auprès du patient», a constaté le VG, Alain Fortin.

4,4 millions de Québécois, surtout en milieu rural

Cela touche 4,4 millions de Québécois. On attend plus longtemps quand on est en milieu rural et qu’on a une condition très urgente.

«Quand ça dépasse 10 minutes, c’est plus compliqué pour permettre la survie», a résumé M. Fortin. Les séquelles et les dépenses d'hospitalisation sont aussi plus élevées, a-t-il soutenu, citant des études.

«On va dans la bonne direction», a opposé le premier ministre François Legault, en période de questions, talonné par l'opposition officielle libérale. «Les Québécois peuvent comprendre qu'avec la grandeur du territoire à couvrir, on ne peut pas avoir une ambulance à chaque coin de rue au Québec.»

«Les premières victimes de ça, ce sont les Québécois qui n'ont pas les services auxquels ils ont droit», a dénoncé le chef libéral par intérim, Marc Tanguay.

«Est-ce que la vie de quelqu'un à Trois-Pistoles, à Rivière-Rouge ou dans le Centre-du-Québec vaut moins que la vie de quelqu'un dans un milieu urbain?» a pour sa part demandé le porte-parole solidaire en matière de Santé, Vincent Marissal.

Le gouvernement visait pourtant à faire passer de 50% à 80% la part de la population couverte par un service de premiers répondants d’ici 2028. Or, depuis 10 ans, rien n'a bougé, constate le VG. De surcroît, le ministère de la Santé n'a aucune cible sur le délai dans le cas des appels très urgents.

Le transport alternatif et un meilleur triage des situations non urgentes permettraient de libérer des ambulances pour des appels plus urgents, suggère le rapport. Ces deux pratiques, prévues par la loi depuis 2002, ne sont toujours pas encadrées par le Ministère.

Contrôle de qualité inadéquat

Par ailleurs, le VG révèle que «le contrôle de la qualité clinique des interventions des ambulanciers est inadéquat» et que les ambulanciers passent en moyenne près de 50 minutes dans les urgences.

Quelques heures avant le dévoilement du rapport, le ministre de la Santé, Christian Dubé, a publié un communiqué pour présenter les premiers résultats du nouveau contrat de services avec les entreprises, en vigueur depuis octobre 2023, soulignant qu’il a permis de «réduire de 20% le délai pour qu'une ambulance soit en route vers un appel urgent». Or, le VG nuance : on parle ici des délais pour la «mise en route» des ambulances, entre l'appel et la sortie du garage.

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LE Journal de Montreal

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