Nutri-Score: Richard Ramos favorable à son obligation, mais pas pour les produits AOP et AOC

Si le nouveau Nutri-Score a été validé en mars dernier par le gouvernement, les industriels volontaires ont toutefois 2 ans pour "mettre à jour leurs emballages". D'autant que sous pression des lobbys, la Commission européenne a renoncé à rendre obligatoire le système d'étiquetage nutritionnel français, sous pression de l'Italie. Richard Ramos, député MoDem du Loiret, milite pour l'obligation a minima en France. "Il n'y a pas de débat au Parlement donc on revient sur le débat en France", explique-t-il ce jeudi sur RMC.
Au sein de l'UE, ce sont "pas moins de trois systèmes d’étiquetage nutritionnel simplifié", rappelle Le Figaro. Concernant le Nutri-Score, "huit pays l’appliquent depuis le ralliement récent du Portugal (Allemagne, Belgique, Suisse, Luxembourg, Pays Bas et Espagne)". "Pour l'instant, la Commission européenne n'ose pas dire qu'il ne deviendra jamais obligatoire, comme le prévoyait sa stratégie 'De la ferme à l'assiette' . Mais si elle cède aux lobbies et ne prend pas ses responsabilités pour défendre la santé publique, c'est aux États de les prendre", déclarait en mars auprès de l'AFP Serge Hercberg, professeur de nutrition à l’université Sorbonne Paris Nord et co-concepteur du Nutri-score.
"Le combat contre la malbouffe, c’est tous les jours", martèle le député Richard Ramos
Le nouvel algorithme du Nutri-Score "s'est amélioré", assure Richard Ramos. "Avant, on se basait sur le sel, le sucre et les graisses. Maintenant, on va chercher plus d’éléments, par exemple pour le petit-déjeuner. On regarde les produits avec plus ou moins de fibres etc. Certains produits mettaient des édulcorants comme l’aspartame pour éviter d’ajouter du sucre. Ils avaient une bonne note. Maintenant, le Nutri-Score dit : attention, l’aspartame peut être cancérogène."

Si certaines entreprises comme Danone n'ont pas apprécié que leurs yaourts à boire soient reclassés comme des boissons et non des aliments, engendrant une dégradation très forte des notes", les consommateurs font confiance au Nutri-Score. "Dans les supermarchés, on observe que les ventes des produits "A" et "B" augmentent d’environ 10 %, celles des produits classés "D" et "E" diminuent de 7 à 8 %", rappelle Serge Hercberg. "Le Nutri-Score a révélé cette demande de transparence des consommateurs, ils sont gagnants", abonde Richard Ramos.
Seul élément de désaccord entre Richard Ramos et Serge Hercberg, les produits AOP et AOC, que le député MoDem ne souhaite pas voir être soumis à l'obligation d'apposer le Nutri-Score sur ses emballages. "Les produits à la coupe, charcuterie, fromage, seraient exonérés parce que c'est la tradition française", revendique-t-il. Pour le reste, ce sera obligation partout, assure l'élu.
RMC