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Ubac le chien de montagne qui fait l'objet d'un best-seller français

Ubac le chien de montagne qui fait l'objet d'un best-seller français (Image : -)

Après avoir perdu son labrador bien-aimé d'un cancer, Cédric Sapin-Defour, professeur d'éducation physique et guide de montagne de 37 ans, se tenait tranquillement devant une portée de douze chiots bouvier bernois qu'il avait vu annoncés dans un journal local.

La plupart des chiots bondirent vers lui, la queue remuante et le regard plein d'espoir. Mais l'un d'eux resta immobile. Le gentil petit chien au collier bleu resta immobile, ne lui jetant qu'un regard timide. « Il ne semblait pas le moins du monde intéressé par ma présence, contrairement à ses frères et sœurs », dit Cédric. « Et, comme dans toute relation, l'indifférence est magnétique. »

Ce chiot deviendrait Ubac – nommé d’après le côté nord ombragé et souvent couvert de brume d’une montagne – et le compagnon fidèle d’un homme qui a trouvé dans le chien noir et feu une amitié inconditionnelle qui ne demandait rien et donnait tout.

Il avait passé des mois à chercher dans les refuges, préférant adopter plutôt qu'acheter, mais sans succès. Puis, l'annonce est tombée. « Je cherchais sérieusement un autre chien et j'avais hâte d'adopter un Bernois. J'aime tous les chiens, mais je vois cette race comme [ouvrir l'italique] le [fermer l'italique] chien de montagne, et ayant été élevé dans les mythes alpins, je voulais cette race avant toutes les autres. »

Il avait perdu Iko d'un cancer à l'âge de neuf ans, après sept ans de vie commune. « Ce fut violent, rapide, cruel », se souvient-il de la mort d'Iko. « Je n'étais pas prêt. » Mais, alors que le deuil laissait place à l'acceptation, il s'est ouvert à la possibilité d'une nouvelle vie. Sa relation avec Ubac était promise à une telle intensité que Cédric a écrit un premier livre à succès relatant la suite.

Son glorieuse ode au chien, Son Odeur Après La Pluie, est devenue une sensation littéraire dans sa France natale et est sur le point d'être publiée en traduction au Royaume-Uni.

En France, ce fut un succès surprise qui devint progressivement un phénomène culturel, grâce au bouche-à-oreille, auprès des libraires et de leurs lecteurs. Il se vendit à plus de 600 000 exemplaires. Il remporta le prestigieux prix littéraire 30 millions d'amis et s'installa rapidement dans toutes les librairies du pays.

Pourtant, aucune campagne de marketing flash n'a eu lieu. Au contraire, explique Laure Barros, de la librairie Garin à Chambéry, dans le sud-est de la France : « Il y avait un flux constant de clients demandant "ce livre sur le chien" après que [les éditeurs] l'aient soutenu. C'est devenu un phénomène médiatique. »

Pour Cédric, qui n'avait jamais pensé à écrire un livre auparavant, le projet a débuté non pas comme une proposition commerciale, mais comme quelque chose de profondément personnel. « Vivre se suffisait à lui-même », dit-il à propos de sa profonde relation avec son animal de compagnie. « Et l'un des risques de l'écriture est de nous faire oublier de vivre. »

Mais lorsque Ubac est décédé d'un âge avancé en 2017, à l'âge de près de 14 ans - une durée de vie extraordinaire pour une race dont l'espérance de vie est de sept à dix ans - quelque chose a changé alors que Cédric laissait le deuil prendre forme.

« Je voulais que le livre soit porté par le bonheur », explique-t-il. « Et par le manque qu'il me causait, bien sûr, mais surtout par la joie associée à son passage sur terre. »

L'auteur Matt et son chien de montagne bien-aimé Ubac

L'auteur Matt et son chien de montagne bien-aimé Ubac (Image : -)

Cédric n'écrivait pas à partir de journaux intimes, mais de ses souvenirs, évoquant la sensation de la fourrure sous ses doigts ; l'odeur d'un chien chaud et mouillé ; cette compagnie tranquille qui ne posait aucune question et ne portait aucun jugement. « J'ai décidé d'écrire sur Ubac pour m'offrir une dernière promenade avec lui », me dit-il. « Je voulais que le livre soit principalement consacré à la joie associée à son passage sur terre, car vivre avec un chien, c'est avant tout invoquer la joie et l'avoir à ses côtés. »

Le livre n'est pas sentimental comme peuvent l'être certains récits animaliers. Il est calme et respectueux, observateur et, par hasard, profond. « Aimer un animal ne signifie en réalité qu'une chose : aimer », écrit Cédric. « Que la source de cette émotion soit un homme, une femme, un lieu, un animal, peu importe en fin de compte. Ce sont nos maîtres, et le plus bel hommage que nous puissions leur rendre est d'essayer d'aimer comme ils le font. »

Cette déclaration sans complexe – sur la légitimité du deuil d'un animal – est l'une des raisons pour lesquelles le livre a tant touché les lecteurs français, où posséder des animaux est courant, mais où le deuil public est souvent balayé du revers de la main. « Le commentaire : "Tiens, tu vas en prendre un autre" est insupportable », souligne Cédric.

Au contraire, dans un pays comptant plus de huit millions de chiens de compagnie, le livre a touché une corde sensible et a changé les mentalités sur le sujet. Sorti discrètement au printemps 2023, avec seulement 4 300 exemplaires et sans budget publicitaire, il ne semblait pas se vendre. Dès l'été, il était devenu un best-seller, avec des dizaines de milliers d'exemplaires vendus. À la fin de l'année, il avait été réimprimé à plusieurs reprises pour répondre à la demande.

« Je suis très heureuse de vivre dans un monde où un livre racontant l'histoire d'amour entre un homme et un animal peut trouver un tel public », explique l'auteure. « Quand je rencontre des libraires et des lecteurs, je constate que ce livre a une signification pour eux. Il les réconforte et les conforte dans cette possibilité d'aimer un animal. »

Il pense que son succès s'explique par le fait que le livre traite essentiellement du désir universel d'être compris. « Le véritable héros du livre, c'est la connexion [entre l'homme et le chien]. C'est l'amour. Avec ses joies et ses tragédies », explique Cédric. « Et chaque être humain sur cette terre a ressenti ces tremblements dans son cœur. »

Les lecteurs qui l'ont rencontré lors d'événements – et ils étaient nombreux lors de ses voyages en France pendant près de deux ans, visitant festivals et librairies pour promouvoir le titre, qui est aussi un hommage à une vie d'aventure en pleine nature – lui confient souvent combien le livre semblait leur parler directement, personnellement, par son universalité. « Certains m'ont confié qu'il leur avait rappelé une relation avec une personne, un lieu, un souvenir », dit-il.

Cela explique peut-être pourquoi ce livre a trouvé un écho bien au-delà de ceux qui se considèrent comme des amoureux des animaux. Des lecteurs lui ont confié qu'une histoire de famille ou de perte les touche, un récit édifiant qui illustre le temps qui passe et l'importance de vivre pleinement chaque jour.

« Parce que les chiens vieillissent beaucoup plus vite que les humains, le temps joue contre la relation », écrit-il.

L'histoire de Cédric ne fait qu'accentuer la charge émotionnelle du livre. Élevé en plein air par deux professeurs d'EPS, il s'est imprégné très tôt des rythmes de la nature : « le jeu, la liberté, l'autonomie, la valeur des petites choses de la vie et l'harmonie avec la nature », comme il le dit lui-même. Devenu lui aussi professeur de sport, les randonnées ensemble ont créé un lien qui a apporté à Cédric un sentiment d'épanouissement et un nouvel amour.

En 2006, il épouse Mathilde, rencontrée alors qu'il était étudiant, et décide de commencer une vie sur la route en camping-car, parcourant les montagnes avec Ubac.

Malheureusement, Mathilde a eu un accident de parapente dans les Dolomites italiennes. À son réveil, elle ne se souvenait plus du nom de sa mère, du village où elle vivait ni du pays où elle se trouvait, mais elle se souvenait que Cédric écrivait un livre sur Ubac.

« Mathilde a eu un très grave accident en montagne », raconte Cédric. « Elle aurait pu mourir. Depuis trois ans, elle se bat pour retrouver une vie normale. » Au moment de son accident, à 46 ans, le livre n'était pas terminé et Mathilde, qui était également professeure d'éducation physique avant sa retraite, lui a demandé de continuer. « Elle savait à quel point Ubac avait changé nos vies et combien il était crucial d'écrire sur lui. Alors, j'y suis retourné. »

C’est peut-être pour cela que les derniers chapitres véhiculent un courant sous-jacent si puissant – non seulement de chagrin, mais aussi de gratitude, du privilège que représente le fait d’aimer profondément quoi que ce soit.

Cédric, qui n'a pas choisi d'avoir d'enfants, maintient catégoriquement qu'il n'a pas écrit de manuel sur le deuil. « Je n'ai jamais voulu que ce livre parle de perte », dit-il. « C'est un livre sur la joie. Je ne voulais pas partager la tristesse. Je voulais partager la joie et la beauté. Et on peut faire ça même dans le deuil. »

La publication au Royaume-Uni arrive à un moment où les conversations autour du deuil des animaux de compagnie commencent à s'ouvrir, et où le lien que nous formons avec les animaux est de plus en plus reconnu comme psychologiquement important pour notre bien-être.

Cédric explique : « Peut-être que nous, les humains, développons cet amour pour les animaux, précisément parce qu'ils sont différents de nous et nous surpassent dans leur capacité à donner de l'amour de manière continue, durable, loyale et gratuite. En matière de capacité à aimer, ils sont nos maîtres. »

Mais en fin de compte, c’est un mémoire magnifiquement écrit, imprégné de lumière alpine et de silence de montagne, qui incite à ralentir, à remarquer, à se souvenir.

Il résiste aussi discrètement à l'idée que le deuil animal serait en quelque sorte « moindre ». « Le deuil passe toujours par les mêmes étapes », me rappelle Cédric. « On ne peut ni ne doit tenter de brûler les étapes avec eux. »

Et s’il faut un bouvier bernois hirsute de 45 kg pour nous aider à affronter ces vérités avec tendresse, qu’il en soit ainsi.

Ubac et moi de Cédric Sapin-Defour (Harvill Secker, 18,99 £) est disponible dès maintenant

Chien de montagne Ubac chiot

Chien de montagne Ubac chiot (Image : -)
express.co.uk

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