Le déficit sera inférieur de 4,3 milliards de dollars aux prévisions, mais les plans de dépenses restent obscurs : rapport budgétaire
Le directeur parlementaire du budget (DPB) affirme que le déficit sera plus faible que prévu, mais le manque de clarté du gouvernement libéral sur la planification budgétaire a laissé le bureau d'Yves Giroux incapable de déterminer si les plans de dépenses du gouvernement sont viables.
Le Moniteur économique et financier publié jeudi matin par le bureau de Giroux indique que le déficit pour 2024-2025 sera de 46 milliards de dollars, soit 4,3 milliards de dollars de moins que ce qui avait été prévu lors de l'élection et 2,3 milliards de dollars de moins que ce qui avait été estimé dans l' énoncé économique de l'automne .
« La révision de notre déficit estimé reflète une augmentation de 5,2 milliards de dollars de notre estimation des revenus en 2024-25, quelque peu compensée par une augmentation de 1 milliard de dollars de notre estimation des dépenses », indique le rapport.
Le DPB a déclaré que même s'il prévoyait que l'économie canadienne ne croîtrait que de 1,8 % au quatrième trimestre de 2024 et de 1,6 % au cours des trois premiers mois de l'année, le produit intérieur brut réel a en fait augmenté à un taux annualisé de 2,1 % et de 2,2 %.
Le rapport indique que l'amélioration de la situation budgétaire du gouvernement fédéral peut s'expliquer par des recettes fiscales sur les sociétés plus élevées que prévu et par l'argent collecté grâce aux contre-tarifs du Canada sur les produits américains.
Selon le bureau de Giroux, l'amélioration de la croissance au cours des trois premiers mois de l'année peut s'expliquer en partie par le fait que les entreprises se sont précipitées pour acheter des stocks avant l'imposition des tarifs.
Le DPB prévoit que la croissance du PIB réel au deuxième trimestre de 2025 restera probablement stable, avec une baisse attendue des exportations qui freinera l’économie.
« Les investissements des entreprises devraient également rester faibles en raison de l’incertitude élevée », indique le rapport.
Durabilité budgétaireAu cours de la campagne électorale, le Premier ministre Mark Carney a annoncé son projet de séparer les « dépenses opérationnelles » (la gestion quotidienne des programmes et des ministères gouvernementaux) des « dépenses en capital », qui sont tout ce qui constitue un actif détenu par le gouvernement.
La plateforme libérale promettait de réduire la croissance des dépenses gouvernementales de 9 à 2 % en éliminant le gaspillage, les doublons et en déployant des technologies pour équilibrer les dépenses opérationnelles d’ici 2028.
Mais le DPB affirme que le gouvernement libéral a compliqué sa capacité à suivre cet objectif budgétaire en n’expliquant pas complètement comment il définira les dépenses de fonctionnement et d’investissement.
« Par conséquent, le DPB n’est pas en mesure d’évaluer si les récentes initiatives de politique budgétaire du gouvernement présentées au Parlement… sont compatibles avec l’atteinte de son nouvel objectif budgétaire », indique le rapport.
En raison du manque de clarté, les plans de dépenses du gouvernement pourraient être financièrement insoutenables, a déclaré le bureau de Giroux.
« Les parlementaires souhaiteront peut-être obtenir des éclaircissements supplémentaires sur la manière dont le gouvernement prévoit mesurer son ancrage budgétaire et sur la manière dont il garantira la viabilité des finances fédérales.
cbc.ca