Le secret d'une chirurgie de la hanche et du genou plus rapide ? Améliorer les orientations, selon une étude.

Environ un Canadien sur trois ayant besoin d'une nouvelle hanche ou d'un nouveau genou attend plus longtemps qu'il ne le devrait, mais au lieu de se tourner vers des cliniques privées, les chercheurs affirment qu'un système de référence plus centralisé pourrait aider à résorber l'arriéré.
Une étude publiée mardi dans le Journal de l’Association médicale canadienne (JAMC) a révélé que l’organisation des références et des chirurgies au moyen d’une approche coordonnée et axée sur le travail d’équipe pourrait contribuer à réduire les longs délais d’attente pour les remplacements de la hanche et du genou.
« Le Canada obtient de mauvais résultats en matière d’accès à la chirurgie programmée… l’accès aux soins est une faiblesse du système de santé canadien, cela a vraiment été le talon d’Achille du système de santé canadien », a déclaré le Dr David Urbich, auteur de l’étude et chef du département de chirurgie au Women’s College Hospital de Toronto.
« Mais la bonne nouvelle, c'est qu'il existe de très bonnes solutions. Elles ne sont ni difficiles ni coûteuses. »

Réduire les temps d’attente pour les opérations de remplacement de la hanche et du genou pourrait être aussi simple que de réorganiser la manière dont les patients sont orientés vers les chirurgiens – pas besoin de salles d’opération supplémentaires, de plus de chirurgiens ou de financement supplémentaire, selon l’étude.
Au Canada, le temps d’attente de référence pour une chirurgie de remplacement de la hanche ou du genou est de 182 jours, soit six mois.
Selon les dernières données de l' Institut canadien d'information sur la santé, environ 66 % des patients subissent leur intervention chirurgicale dans ce délai. Cependant, cela laisse un tiers de temps d'attente supplémentaire.
Les chiffres sont encore plus bas pour les remplacements du genou, avec seulement 59 % des patients bénéficiant de l’intervention dans les six mois.

Pour résoudre ce problème, certaines provinces canadiennes ont expérimenté la prestation de certaines interventions chirurgicales par des organismes privés à but lucratif afin de réduire les temps d’attente.
Cependant, cette étude propose de créer une liste centrale, affirmant qu’elle pourrait avoir un impact plus efficace sur les temps d’attente.
Pour de nombreux Canadiens, le processus de chirurgie du genou ou de la hanche commence par une « recommandation directe d’un médecin à un autre », a expliqué Urbich.
Cela signifie qu'un médecin de famille oriente le patient vers un spécialiste, mais il ne sait peut-être pas s'il s'agit du bon spécialiste ou même du prochain disponible.
La plupart des chirurgiens travaillent en tant que praticiens indépendants et gèrent eux-mêmes leurs listes d'attente pour les consultations et les interventions chirurgicales. Selon l'étude, lorsqu'un chirurgien prend en charge un patient pour une intervention, il ne partage généralement pas les soins avec d'autres chirurgiens.
Pour voir s’il existe une meilleure façon de lutter contre les longs délais d’attente, les chercheurs ont examiné quelques modèles d’admission différents visant à aider les patients à être vus plus rapidement.
À l’aide de données provenant de l’Ontario, ils ont divisé les choses en trois modèles de soins.
