Que signifie pour la psychologie le fait que quelqu’un jure beaucoup ?

Gros mots
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Jurer est une habitude présente dans presque toutes les cultures et langues du monde. Bien que sa forme, son intensité et son contexte varient, ce comportement existe depuis l'Antiquité et transcende les classes sociales, les âges et les niveaux d'éducation.
La vérité est qu’au-delà de leur connotation offensante, l’utilisation d’insultes ou d’expressions vulgaires remplit des fonctions émotionnelles, sociales et même linguistiques, ce qui a conduit la psychologie et l’anthropologie à les étudier comme un moyen de gérer les émotions.
Des études récentes, partagées par Cuidate Plus, suggèrent que les personnes qui jurent régulièrement ne le font pas nécessairement par agressivité ; dans bien des cas, c'est un moyen de relâcher la tension, d'exprimer leur frustration ou d'exprimer leur authenticité . Diverses études ont même établi un lien entre une utilisation modérée de ces termes et l'honnêteté, une diminution de la répression émotionnelle et une plus grande spontanéité.
En outre, le langage offensant remplit également une fonction sociale : il peut être un moyen de marquer des limites, de renforcer les liens de confiance dans des contextes informels ou simplement un outil pour intensifier un message.
Cependant, lorsque les insultes deviennent une habitude incontrôlée ou violente, elles peuvent être le signe d'une faible tolérance à la frustration, d'impulsivité ou d'un manque de compétences en résolution de conflit. Utilisées à outrance, elles perdent leur effet cathartique et alimentent le stress, rendant difficile la prise de décisions efficaces pour gérer la situation.(LIRE PLUS : Que signifie le fait que quelqu'un parle mal de tout le monde, selon la psychologie ? )

Abus
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Il est intéressant de noter que les gros mots que nous utilisons aujourd’hui ont des histoires fascinantes et ont souvent des significations très différentes de celles d’aujourd’hui.
Comme le révèle un article du site Muy Interesante , le mot « idiot », par exemple, vient du grec idiotes, qui désignait quelqu'un qui se tenait à l'écart des affaires publiques. Au fil du temps, le terme a été dévalorisé jusqu'à être associé à l'ignorance.
Le terme « Imbécile », d'origine latine (imbecillis), désignait à l'origine une personne qui avait besoin d'une canne pour se soutenir, tant physiquement que mentalement.
(LIRE PLUS : Que signifie le fait que quelqu'un caresse toujours les chiens, selon la psychologie ? )
D’autres insultes ont également des origines surprenantes : « Stupide » vient de stupidus, qui ne signifie pas stupide, mais plutôt « abasourdi » ou « abasourdi sans réaction », tandis que « Imbécile » vient peut-être du latin attonitus ou d’une racine expressive qui imitait des sons simples pour désigner un manque de netteté.
Entre-temps, « Golfo » et « Gilí » sont nés dans le langage populaire et marginal, avec des significations qui ont muté : le premier comme dérivé de « golfín » (agresseur) et le second de l’argot jili, qui signifie innocent.
L’insulte n’est pas seulement un acte émotionnel, mais aussi un phénomène linguistique et culturel aux racines profondes.
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