Nadav Lapid secoue Cannes avec « Yes » : « Les films sont devenus trop sages face à un monde d’une sauvagerie folle »

Propos recueillis par Nicolas Schaller
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Le réalisateur israélien Nadav Lapid, en juin 2022 à Paris. JOEL SAGET/AFP
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Entretien Le réalisateur israélien a créé l’événement à la Quinzaine des Cinéastes avec un film de bruit et de fureur, sur la violence et l’obscénité d’un monde qui dépasse Israël.
Brûlot annoncé, contrat respecté. Précédé d’une réputation sulfureuse selon laquelle sa virulence contre le gouvernement Netanyahou aurait poussé la présidente du Festival de Cannes, Iris Knobloch, à faire pression sur le délégué général Thierry Frémaux pour qu’il le prive de compétition, le nouveau film de Nadav Lapid a fait l’événement jeudi 22 mai à la Quinzaine des Cinéastes – jour terrible de l’assassinat de deux membres de l’ambassade israélienne à Washington, victimes collatérales d’une guerre dont on ne compte plus les cadavres gazaouis. La salle était comble et l’ovation fournie en fin de séance, malgré quelques timides huées. Il faut dire que Lapid, éternel contempteur de sa chère Israël, n’y va pas de main (de Mer) morte.
En trois actes comme autant de stations d’un chemin de croix totalement dégénéré, « Yes » suit les pérégrinations d’un couple d’artistes-performers-gigolos soumis au bon vouloir d’une jet-set répugnante et qui tente malgré tout d’élever décemment leur fils, né le 7 octobre 2023 (suivez son regard), entre chaque nouvelle notification push des morts à Gaza. Un espoir de vie normale qui part en éclats quand le père et mari Y (ersatz fictif de Lapid…
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