Pietari Inkinen, hommage à Dvorák : « La musique est un pont entre les cultures »

Parmi les plus grands chefs d'orchestre européens , Pietari Inkinen , finlandais, revient diriger I Pomeriggi Musicali au Teatro Dal Verme aujourd'hui à 20h et samedi à 17h. Considéré comme l’un des plus grands spécialistes de Dvorák au niveau international ; Il a enregistré l'intégrale des symphonies avec la Deutsche Radio Philharmonie pour SWR Music.
Maître, pourquoi la Symphonie du Nouveau Monde est-elle connue même de ceux qui n'écoutent pas de musique classique ? Dvorák avait un don incroyable pour la mélodie. La Symphonie du Nouveau Monde regorge de thèmes accrocheurs et familiers. Elle possède une qualité quasi cinématographique : beaucoup en ont entendu des extraits au cinéma ou sans le savoir. Cette accessibilité, combinée au fait qu'il s'agit d'un des plus grands chefs-d'œuvre de l'histoire de la musique, la rend attrayante pour un public très large.
Comment lire ou relire l’auteur tchèque aujourd’hui ? La musique de Dvorák est profondément ancrée dans la tradition et le folklore. Durant son séjour en Amérique, son cœur et son âme sont restés en Bohême ; sa musique offre un regard intemporel sur la culture tchèque. Chaque génération a l'occasion de redécouvrir ce lien et son génie à fusionner le style et le folklore tchèque. Le caractère et la beauté de sa musique sont éternels.
Au centre de sa mise en scène se trouve Wagner . Que pensez-vous avoir appris de votre musique ? Il vous apprend à penser à long terme, sa musique exige une vision d'ensemble. Elle se déroule sur des heures, chaque détail a son importance. L'arc dramatique et sa direction finale, notamment le point culminant, sont cruciaux. Grâce à lui, j'ai appris l'importance d'avoir un plan et une compréhension claire de la structure dramatique, ce qui est crucial chez Wagner. Depuis mes premières représentations de Wagner il y a une quinzaine d'années, j'ai approfondi mon travail avec les chanteurs.
Vous êtes finlandais, comment voyez-vous votre pays aujourd’hui avec une guerre à nos portes ? Nous vivons aux côtés de cet immense voisin depuis longtemps, mais malheureusement, l'humanité refuse de tirer les leçons de ses erreurs. J'espère que nous parviendrons à une stabilité durable, non seulement là-bas, mais aussi dans d'autres régions du monde. Nous y contribuons : la musique témoigne de notre capacité à coexister harmonieusement avec d'autres cultures.
Grace Lissi
Il Giorno