Transcription : Le représentant Tony Gonzales sur « Face the Nation with Margaret Brennan », 8 juin 2025

Ce qui suit est la transcription d'une interview avec le représentant Tony Gonzales, républicain du Texas, diffusée sur « Face the Nation with Margaret Brennan » le 8 juin 2025.
MARGARET BRENNAN : Nous accueillons maintenant le représentant républicain du Texas, Tony Gonzalez. Bonjour et ravi de vous accueillir.
REPRÉSENTANT TONY GONZALES : Oui, merci de m'avoir invité.
MARGARET BRENNAN : Vous vous concentrez toujours sur l'immigration en raison de votre district, mais lorsque vous observez ce qui se passe à Los Angeles et que vous utilisez les autorités fédérales comme elles le font ici, êtes-vous à l'aise avec ce que fait le président ?
REPRÉSENTANT GONZALES : Oui, tout d’abord, joyeux anniversaire à ma mère, qui est de retour à San Antonio. Pour répondre à votre question, oui. Je suis à l’aise avec ça. C’est tragique de voir ce qui se passe à Los Angeles. J’ai passé 20 ans dans l’armée. J’ai combattu dans deux guerres. Je me suis battu pour donner aux gens la liberté de manifester comme ils le souhaitent, mais ce que nous voyons à Los Angeles, ce ne sont pas des militants. Nous voyons des anarchistes, et le président des États-Unis devrait absolument mater la foule au plus vite. Mais ce n’est que la partie émergée de l’iceberg.
MARGARET BRENNAN : Êtes-vous à l’aise avec le fait que les Marines en service actif soient mis en état d’alerte maximale en vue d’un éventuel déploiement pour réprimer des troubles civils ?
REPRÉSENTANT GONZALES : Si besoin est. Mais vous savez, on veut toujours envenimer…
MARGARET BRENNAN : Contre la volonté du gouverneur ?
REPRÉSENTANT GONZALES : On cherche toujours à intensifier puis à désamorcer la situation. Mais il faut d'abord que les forces de l'ordre locales interviennent. Or, si les forces de l'ordre locales sont supprimées et que les forces de l'ordre de l'État ne sont plus là, qui va prendre soin des gens ? Je veux que la sécurité soit assurée partout, y compris à Los Angeles. Mais encore une fois, ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. On parle de 100 000 personnes déployées ou expulsées. Les chiffres sont sur le point d'augmenter considérablement.
MARGARET BRENNAN : Nous avons contacté l’État. Nous avons contacté le maire. Le LAPD, d’après ce que j’ai lu, le procureur fédéral en chef de cette ville a déclaré que le LAPD était intervenu. Le shérif de Paramount a déclaré qu’il n’était pas là pour faire respecter la loi fédérale, mais qu’il était intervenu lorsque les autorités fédérales étaient en danger et ont demandé de l’aide. Mais, pour en revenir à votre district, vous avez une grande ville, San Antonio. Vous avez aussi des zones rurales. L’administration cible-t-elle les villes républicaines avec des gouverneurs républicains qu’elle n’apprécie pas ? Ou observez-vous des actions similaires au Texas ?
REPRÉSENTANT GONZALES : Je pense que leur objectif est d'expulser les gens le plus vite possible. Ce qui va se passer, c'est que ça va se produire dans tout le pays. Et encore une fois, ce n'est que la partie émergée de l'iceberg. Joe Biden a pris une hache de guerre…
MARGARET BRENNAN : -- Que voulez-vous dire par là ?
REPRÉSENTANT GONZALES : Joe Biden a porté un coup de hache à un système d’immigration déjà défaillant. À l’heure actuelle, plus de 400 000 demandeurs d’asile ont vu leurs dossiers classés sans suite sous la dernière administration. On ne leur a pas donné de réponse positive. On ne leur a pas donné de réponse négative. Leurs dossiers ont simplement été classés sans suite. On pourrait donc arguer que ces 400 000 personnes sont en situation irrégulière aux États-Unis et devraient être expulsées immédiatement. On pourrait aussi arguer que ces 400 000 personnes n’ont pas eu la possibilité de présenter leur cas comme il se doit, et qu’elles n’en ont pas eu la possibilité. Ce qui m’inquiète, c’est que la situation va s’aggraver. Ce ne sera pas seulement Los Angeles, mais des villes dans tout le pays, à mesure que nous continuerons d’expulser des gens.
MARGARET BRENNAN : Vous avez déclaré en novembre que l'administration échouerait si elle commençait à s'en prendre aux migrants non violents. Vous avez dit : « Si le message est : nous sommes là pour expulser votre grand-mère, ça ne marchera pas. » Vous avez entendu notre reportage. Des gens se font arrêter alors qu'ils comparaissent devant un tribunal, essayant de respecter la loi. Nous avons par exemple le cas d'un lycéen de 19 ans qui se rendait à l'entraînement de son équipe de volley-ball dans le Massachusetts, arrêté parce que son visa étudiant était expiré. Un soldat afghan à Houston, qui gardait des soldats américains sur des bases avec huit enfants à son actif, a été arrêté alors qu'il était entré dans le pays en situation régulière. Sont-ils les pires parmi les pires ?
REPRÉSENTANT GONZALES : Ce n'est pas le cas. Mais quand cela va se produire, alors que ces 400 000 demandeurs d'asile, en quelque sorte dans l'incertitude, commenceront à être expulsés. Maria, 23 ans, originaire du Honduras, à qui on a dit de venir aux États-Unis pour une vie meilleure, s'est mariée et a eu des enfants. Ce sera très douloureux pour nous si elle est arrachée à cette vie et renvoyée au Honduras. J'aimerais que nous nous concentrions sur les étrangers en situation irrégulière condamnés pour des crimes. L'année dernière, j'ai demandé à l'administration…
MARGARET BRENNAN : Mais est-ce vraiment le cas ? Parce qu'en ce moment, on dirait qu'ils essaient d'augmenter les chiffres, franchement.
REPRÉSENTANT GONZALES : L'année dernière, j'ai demandé à l'administration quel était ce chiffre. Il était de 662 000. Le mois dernier, j'ai demandé à la secrétaire Noem, sous serment, si ce chiffre avait augmenté ou diminué. Elle a répondu que le nombre d'immigrés clandestins condamnés avait augmenté, ce qui signifie que nous en avons plus de 600 000. Nous devons absolument nous concentrer sur cette population, la plus défavorisée, et veiller à ce que ce soient ces zones qui soient évacuées. Sinon, nous allons nous retrouver dans une situation de conflit civil permanent.
MARGARET BRENNAN : Le vice-président a profité de la situation pour déclarer que ce projet de loi colossal que le président souhaite voir adopté par le Congrès devrait être adopté rapidement. Il prévoit environ 46 milliards de dollars pour le mur frontalier, ainsi que d'autres fonds pour la police des frontières. Le président de la commission de la Sécurité intérieure du Sénat, Rand Paul, était présent à cette émission dimanche dernier. Il a déclaré que c'était trop d'argent. Cela multiplie par huit le coût du mur. Le Sénat devrait-il récupérer une partie des fonds que les membres de la Chambre viennent d'adopter ?
REPRÉSENTANT GONZALES : Eh bien, je ne sais pas si Rand Paul a déjà trouvé un projet de loi qui lui plaise, et il n’a probablement pas tort, car chaque projet de loi a ses défauts. Or, ce projet de loi prévoit 168 milliards de dollars pour la sécurité des frontières. C’est important, mais il est tout aussi important que nous supervisions ces fonds. On ne peut pas simplement signer un chèque en blanc à l’administration et s’attendre à ce qu’elle accomplisse ces tâches. Ce sont des tâches très complexes et difficiles. C’est là que le Congrès doit intervenir et s’assurer que ces fonds sont bien utilisés, qu’ils soient destinés à ces plus de 600 000 immigrants illégaux condamnés pour des crimes, et que tous les membres de votre entourage s’accordent à dire que si vous les sortez de votre communauté, tout le monde sera en sécurité. C’est sur ce point que nous devons nous concentrer.
MARGARET BRENNAN : Vous avez donc voté pour ce projet de loi, la dernière version que le Sénat peaufine actuellement. Vous êtes aussi un fan d'Elon Musk. Vous étiez dans cette émission, je crois que c'était en mars, et vous disiez qu'il était comme le Premier ministre des États-Unis. Pardon, en décembre, je crois. Musk a dit à propos de ce projet de loi, que ce projet de loi de dépenses du Congrès, massif, scandaleux et bourré de prétentions, était une abomination répugnante. Vous savez que c'était une erreur. Allez-vous reconsidérer votre vote après chaque vote, une fois que le Sénat aura terminé son examen ?
REPRÉSENTANT GONZALES : Eh bien, premièrement, Elon a fait plus pour l’humanité et continuera à faire plus. C’est pourquoi je le soutiens. Deuxièmement, il parle sans filtre. Il n’a pas tort. Vous savez, ce projet de loi comportait de nombreux problèmes. Mais je ne comprends pas. En tant que député, je peux dire oui ou non. Je peux faire en sorte qu’il soit le meilleur possible. Il faut voir ce que fait le Sénat. Ce qui m’inquiète vraiment, c’est… Est-ce qu’ils vont toucher à Medicaid ? Le président a dit : « Ne touchez pas à Medicaid ». Nous avons très tôt pris position auprès de nombreux députés pour veiller à ne pas saborder des programmes efficaces. Et comment allouer de l’argent aux ressources nécessaires, comme la sécurité aux frontières ? Le Sénat va donc faire sa part. Je dois attendre de voir le résultat final avant de me prononcer, mais je pense que nous avons beaucoup de travail à faire.
MARGARET BRENNAN : Êtes-vous à l’aise avec les conséquences que cela aura sur Medicaid ?
REPRÉSENTANT GONZALES : Pour l'instant, si l'on en croit la situation actuelle, oui. Je suis d'accord avec le fait que les gens doivent travailler pour toucher des prestations. Je ne veux pas que les personnes âgées, parmi les plus vulnérables de notre population, se voient retirer leurs soins de santé, et je pense qu'une grande partie de ces soins a été récupérée.
MARGARET BRENNAN : Nous suivrons l'évolution de la situation à ce sujet. Merci, Monsieur le Député.
REP. GONZALES : Merci, Margaret.
MARGARET BRENNAN : Nous revenons tout de suite.